IM Sang-soo, le réalisateur de Housemaid et de The President Last Bang, propose avec L’Ivresse de l’Argent un film sur les riches et puissants de la Corée du Sud et les coulisses du pouvoir.

 L’argent pourrait faire tourner la tête à n’importe qui, de celui qui en veut plus à celui qui ne veut pas en perdre. L’Ivresse de l’Argent suit Young-Jak, un jeune homme à tout faire d’une riche famille coréenne qui tente de rester intègre dans un univers où l’argent achète tout. IM Sang-soo nous baigne dans un esthétisme irréprochable avec une réalisation léchée et une belle interprétation de son casting. Mais le film connait des longueurs et le sujet traité n’évite pas les lieux communs.

Synopsis

Young-jak est le secrétaire de Madame Baek, dirigeante d’un puissant empire industriel coréen. Il est chargé de s’occuper des affaires privées de cette famille à la morale douteuse. Pris dans une spirale de domination et de secrets, perdu entre ses principes et la possibilité de gravir rapidement les échelons vers une vie plus confortable, Young-jak devra choisir son camp afin de survivre dans cet univers où argent, sexe et pouvoir sont rois.

Séoul, ton univers impitoyable

Le monde des riches et puissants est un sujet de prédilection au cinéma. Secret et gardé il est produit des fantasmes sur les événements qui se passent en haut de l’échelle sociale. Im Sang woo  nous montre le quotidien d’une des familles les puissantes de Corée sujette au secret et dont les secrets engendrent d’autres secrets. La dynamique extérieure de la famille qui contrôle le pays à coup de mallettes pleines de billets est mise en parallèle avec la dynamique interne de cette même famille dirigée par une mère impitoyable et paranoïaque.

Tout dans L’Ivresse de l’Argent tourne autour du contrôle et des faux-semblants. Un long-métrage qui montre comment la réalité des choses est bien différente des apparences, entre les envies d’aventure de liberté du père et de la fille et la libido de la mère.

Si les murs pouvaient parler

La quasi-totalité du film se passe dans l’immense maison familiale. Une demeure froide, et décorée avec goût par des tableaux d’artistes coréens. Si ses murs pouvaient parler, ceux de la maison de la famille Baek auraient beaucoup de chose à raconter. Évoluant dans l’univers du luxe aseptisé d’émotion, les décors et l’esthétisme général donnent l’impression que le film se déroule dans un musée d’art moderne où les visiteurs sont priés de faire attention où ils mettent les pieds.

Dans ces décors, le réalisateur réalise des tableaux somptueux en jouant sur la lumière, les longs travellings et ses acteurs, toujours impeccablement habillés. En particulier la fille dont les robes, les seules a compter plus de deux couleurs dans le film, posent ne se froissent jamais.

Crédible

L’interprétation par les acteurs est vivante et crédible. Baek Yoon-sik se distingue particulièrement dans son rôle du père désabusé. Le personnage est attachant et le plus humain du film.Et même si le sujet reste sérieux, le film arrive à glisser des doses d’humour qui ponctuent des événements plus dramatiques. Malgré quelques longueurs et les lieux communs inévitables des films traitant de ce sujet, L’ivresse de l’argent rappelle que le cinéma coréen est un cinéma de qualité qui perd à ne pas s’exporter plus en France.

L’IVRESSE DE L’ARGENT : BANDE ANNONCE

Crédit Photos ©Le Pacte/wild Side