American Horror Story : bienvenue à l’asile

2

5.0

Elle est enfin là. La seconde saison d’American Horror Story intitulée Asylum vient de démarrer hier soir aux Etat-Unis. Une saison qui s’annonce des plus palpitantes. Attention spoilers.

La maison hantée de la saison 1 laisse place à un asile de fous criminels dans la saison 2. On change de lieu et de personnages. Dans cette seconde salve les événements se déroulent dans un institut psychiatrique. La saison démarre avec cette scène. De nos jours, un couple fait le tour de lieux hantés pour sa lune de miel qui va tourner au cauchemar quand ils vont s’infiltrer dans une vielle bâtisse abandonnée, Briarcliff. Ce manoir était un institut pour les fous criminels dirigé par l’église catholique. Puis on se retrouve en 1964. Un jeune homme (Evan Peters) qui dit avoir été enlevé par des extraterrestres, est accusé de plusieurs meurtres atroces dont celui de son épouse noire. Ce dernier est surnommé Bloody Face par la presse. Lana Winters (Sarah Paulson), une journaliste s’intéresse de près aux drôles d’événements qui se déroulent dans l’institut et s’infiltre sous de faux prétexte pour approcher Bloody Face. Sa curiosité va se retourner contre elle et la jeune femme va se retrouver enfermée à l’asile. Des patients meurent mystérieusement sous la supervision du Dr Arthur Arden (James Cromwell). Sœur Jude (Jessica Lange) n’a pas confiance en lui et elle a bien raison puisqu’il a des méthode peu conventionnelles. Beaucoup d’événements dans ce premier épisode, peut être un peu trop mais très intéressant. Entre la nonne masochiste, les aliens, des scènes de sexe, des créatures bizarres, du sang, c’est bien American Horror Story.

Distribution parfaite

James Cromwell a un charisme incroyable et fait peur en médecin fou. Il n’y a plus rien à redire sur le talent de Jessica Lange. L’actrice est brillante en bonne sœur stricte. Un personnage qui résonne avec celui qu’elle campait dans la saison 1, froide et dominatrice. Sarah Paulson a un rôle bien plus important ici, Evan Peters paie presque pour ses péchés de la saison 1 et Lily Rabe est beaucoup plus naïve ici. Que se soient les revenants ou les nouveaux Lizzie Brocheré, Chloe Sevigny, Joseph Finnes, Cle Duvall, Adam Levine et Jenna Dewan-Tatum tous sont très bons et livrent une bonne prestation. Zachary Quinto et Frances Conroy n’ont pas encore pointé leur nez mais on les attend avec impatience dans la suite de la saison. Et la nouvelle du retour de Dylan McDermott vient d’être annoncée. Ce casting s’améliore de jour en jour. Ryan Murphy sait clairement choisir ses acteurs et écrire des rôles à leur hauteur. Les personnages sont tous intrigants et  bien écrits.

Un monde fou fou fou

Cette seconde saison est vraiment différente de la première tout en gardant ce suspens, ce talent, cette écriture qu’avait la saison 1. Le passage entre les événements dans les années 60 et ceux dans le présent se fait de manière subtile. Le couple de jeunes mariés sert d’ancrage dans le présent. On est surtout en 1964. Un nouveau lieu, une autre époque, de nouveaux personnages, un nouveau mystère plus prenant et déroutant qu’effrayant. On attend la suite avec impatience. Cette seconde saison se penche surtout sur la folie. Comment la définir. Qui est réellement fou ? Qui est sain d’esprit ? Entre les patients, les nonnes, les prêtres, le médecin ? Et quel est ce monstre qui dévore les patients, avide de chair fraîche ? Sous fond de religion, la série explore des sujets controversés et tabous à l’époque traitant de l’homosexualité féminine, de nymphomanie, de luxure chez les membres du clergé ou encore le racisme avec le mariage mixte. On est ici dans un sujet cher à Ryan Murphy, l’intolérance et la bigoterie sous toutes ses formes. Thèmes présents dans toutes ses séries.

Série ovni dans le paysage audiovisuel américain, American Horror Story est construite comme une mini-série d’anthologie avec des saisons indépendantes les une des autres. Cela permet à Ryan Murphy et son complice Brad Falchuck de raconter plusieurs histoires avec un début et une fin définis. Une liberté que lui donne la chaîne qui avait vu naître Nip/Tuck. American Horror Story, c’est le côté sombre, étrange et un peu fou de Ryan Murphy et Brad Falchuck. Ce même esprit un peu dérangé que l’on retrouvait dans Nip/Tuck. Un univers à part, très loin de Glee et The New Normal.

Crédits images ©FX

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