Ecrit par et avec Zoe Kazan, Elle s’appelle Ruby est un film frais et sympathique. Même si le synopsis fais beaucoup penser à La fille de Papier de Guillaume Musso, la comparaison s’arrête là.

Elle s’appelle Ruby c’est l’histoire de Calvin Weir-Fields (Paul Dano), un écrivain qui a eu un succès fulgurant très jeune. Tout le monde attend son futur best-seller mais Calvin est victime d’une panne d’inspiration. Il suit une thérapie pensant que ça l’aidera à se débloquer. Calvin va alors commencer à rêver d’une jeune femme, Ruby (Zoe Kazan). Cette dernière va réveiller son inspiration et plus que ça. Elle va se matérialiser et devenir une personne en chair et en os. Calvin va tomber sous le charme de ce personnage qu’il a créé au fil de sa plume ou plutôt de sa machine à écrire. Il se demande alors s’il est fou. Mais Ruby est bel et bien réelle. Une histoire d’amour peu commune va alors naître entre l’écrivain et sa création.

Mélange des genres

Jonathan Dayton et Valerie Faris, à qui l’on doit le petit bijou Little Miss Sunshine, offrent une réalisation fraîche et sans fioriture. Le film est décalé et ne ressemble pas aux comédies romantiques habituelles. Un peu à la manière de 500 jours ensemble (sans jamais vraiment l’égaler). Mélange de comédie romantique et de fantastique,  Elle s’appelle Ruby offre une fin peu banale qui tourne même vers le thriller. Avec son scénario, Zoe Kazan s’offre un rôle sur mesure, qui lui va comme un gant. Sa naïveté n’est pas niaise et sa complicité avec sa co-star à l’écran et compagnon à la ville, Paul Dano, crève l’écran.

Annette Benning est un souffle d’air frais dans le film et Antonio Banderas prouve qu’il peut être très drôle. L’acteur espagnol est un régal. Elle joue la mère de Calvin et Banderas, son beau-père. Il joue un couple d’excentriques, qui vivent de façon marginale. La partie du film qui se déroule chez eux est très drôle. Le frère de Calvin est joué par Chris Messina, même si la ressemblance familiale n’est pas frappante. Sa réaction face à l’existence de Ruby n’as pas de prix. C’est la seule personne qui est au courant pour Ruby. Les autres la voient comme une personne normale, ils n’ont aucune idée de sa vraie nature. Tous ces personnages apportent une belle dose d’humour.

Elle s’appelle Zoe, jeune talent

Elle s’appelle Ruby est une comédie adorable mais ce n’est pas qu’une simple comédie romantico-fantastique. C’est aussi un film qui parle du pouvoir que l’on peut exercer sur l‘autre. Calvin contrôle Ruby du bout des doigts. Jusqu’où ira t-il quand il se rendra compte qu’elle lui échappe ? Que ferions-nous dans la même situation que Calvin ? Il a créé sa femme parfaite avant qu’elle ne lui échappe et ne soit plus aussi parfaite, taillée sur mesure, qu’il peut changer à sa guise.

Le scénario de Zoe Kazan n’explique pas comment c’est arrivé, si c’est vrai ou si c’est le fruit de l’imagination de Calvin. Le spectateur reste seul face à ce qu’il a vu et doit décider par lui-même si c’est la réalité ou un fantasme. Même si les personnages introduits tout au long du film vont rencontrer Ruby, la voir et lui parler, on reste dans le flou. On ne sait pas pourquoi il a pu la créer de la sorte. Un doute qui plane et qui pourrait agacer ceux qui aiment avoir des réponses. Le film n’est pas parfait, loin de là, par moment on voit et on sent vers où se dirige l’histoire. Zoe Kazan a clairement du talent, cela dit elle aurait pu plus aller plus loin et surprendre encore plus avec cette histoire. Mais le film est agréable et fait son travail, à savoir déconnecter le spectateur pendant près de 1h45 et le plonger dans une histoire d’amour improbable.

Elle s’appelle Ruby – Bande-annonce

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