Rebelle, c’est le dernier bijou signé Pixar pour les studios Disney dans la pure tradition des contes de fée, avec une pointe de modernité et de féminisme. Howdy !

Depuis la nuit des temps, au cœur des terres sauvages et mystérieuses des Highlands d’Ecosse, récits de batailles épiques et légendes mythiques se transmettent de génération en génération. Merida, l’impétueuse fille du roi Fergus et de la reine Elinor, a un problème… Elle est la seule fille au monde à ne pas vouloir devenir princesse ! Maniant l’arc comme personne, Merida refuse de se plier aux règles de la cour et défie une tradition millénaire sacrée aux yeux de tous et particulièrement de sa mère. Dans sa quête de liberté, Merida va involontairement voir se réaliser un vœu bien malheureux et précipiter le royaume dans le chaos. Sa détermination va lui être cruciale pour déjouer cette terrible malédiction.

Tom Boy

Rebelle, c’est l’histoire d’une princesse qui refuse de se prêter aux devoirs, us et coutumes d’une fille de son rang. Une jeune fille un peu garçon manqué, qui aime tirer à l’arc et qui tient à garder sa liberté. Mais une jeune fille avant tout. Une histoire bien féministe d’un esprit libre qui refuse de suivre les convenances et les devoirs qui incombent à une princesse forcée aux épousailles pour maintenir la paix de son royaume. Une intrigue qui certes rappelle beaucoup celle de Mulan ou Ariel la petite Sirène, voire celle de Jasmine qui refusait de se marier sauf par amour. Mais là où Rebelle se distingue, c’est dans le déroulement, son arc narratif, notamment à travers les choix de la jeune femme. Rebelle ose ce qui n’a pas été osé avant dans Disney, même avec Mulan. Au lieu de s’enfuir comme dans les autres contes, la princesse va suivre le protocole pour affronter la décision de ses parents et agir comme un homme pour  acquérir sa main en suivant les traditions, c’est à dire sa liberté, avant de devoir faire appel à d’autres pouvoirs obscurs. Et ça fait du bien une jeune fille qui ne s’enfuit pas mais qui se bat de front.

La lecture du personnage principal repose aussi, au delà du thème de la liberté, essentiellement sur la dualité de l’état adolescent et les rapports conflictuels avec les parents lors de ce passage vers la vie d’adulte. Beaucoup plus féminin que ses prédécesseurs, l’ambivalence, le conflit et le manque de communication entre une mère et sa fille, surtout à un age aussi difficile que l’adolescence, sont mis en avant. Rebelle, comme le veut son titre souligne la rébellion de tout enfant adolescent à l’égard de l’autorité parentale  et son héroine l’incarne bien. Il n’y avait bien qu’une femme pour le faire et capter la subtilité des rapport conflictuels engendrés par l’adolescence entre mère et fille, puisque le scénario est signé  Brenda Chapman.

Un voyage initiatique

La thématique de l’adolescence omniprésente laisse suggérer très vite que l’aventure que va suivre Merida, les erreurs qu’elle va commettre vont donner lieu à un voyage initiatique qui va permettre aux parents et à l’enfant de se reconnecter et se comprendre. Une aventure vers l’émancipation du personnage  qui forcément va inclure la mère de l’héroïne et permettre aux personnages d’apprendre à se connaître réellement au fil des batailles et découvertes qu’elle vont devoir affronter avec courage. Le courage est aussi une thématique principale de Rebelle : le courage de combattre des créatures effrayantes (bien plus effrayantes que ce que l’on a pu voir dans Disney précédemment, tout du moins pour les enfants) et le courage d’accepter le changement, ses erreurs et de les rectifier.

To Scotland, beloved maiden

L’Ecosse est à l’honneur, véritable personnage à part entière dans Rebelle. Quand les studios Pixar travaillent sur une location, on peut  être assuré du voyage et de l’immersion dans le lieu choisi. Ici, le spectateur a vraiment l’impression de voyager dans les hautes terres d’Ecosse dans une couleur et une fluidité hyper réaliste. De la verdure, des cours d’eau, du brouillard, la forêt, il ne manque plus que le frisson d’un petit vent frais en salle pour assurer le dépaysement (et encore si la clim est à fond dans la salle, ça peut le faire).  La 3D ajoute une pointe de profondeur et facilite l’immersion du spectateur, surtout dans certains plans larges de paysages ou falaises, ainsi que dans la forêt. Le tout, dans une fluidité parfaite, qui se laisse même oublier à certain moments. Sur les notes de Patrick Doyle, mises en musique par violons et autres cornemuses, les chansons de Merida à la voix de Maeva Méline pour la VF et Julie Fowlis pour la VO, sont d’une beauté qui offrent une dimension encore plus celtique à Rebelle, surtout à l’écoute de la petite comptine chantée en gaelique par Elinor. Une perle des studios Pixar à voir absolument.

BANDE ANNONCE

© Disney/Pixar