21 Jump Street est une série qui a marqué plusieurs générations, même si elle n’est plus rediffusée actuellement. Montrant un programme de la police spécialité dans l’envoi sous couverture de flics à l’apparence jeune, elle a lancé la carrière de Johnny Depp sous les traits du jeune officier de police Tom Hanson et était une création du grand producteur de télé Stephen J. Cannell, à qui l’on doit de nombreuses séries devenues cultes. Le changement de générique avait déjà augmenté les réticences de cette cette énième adaptation, cette fois avec Channing Tatum et Jonah Hill. A noter l’erreur magistrale sur l’affiche : ils ne vont pas à la fac mais au lycée…

Un hommage (et juste un hommage) à la série

Le résultat laisse plutôt perplexe. Disons le clairement dès le début : malgré la « mythologie » de fond, avec le retour de ce programme de couverture datant des années 90, l’Eglise abandonnée au 21 Jump Street,  les caméos surprise de plusieurs membres du casting de la série, il ne faut pas considérer le film 21 Jump Street comme entrant dans l’histoire de la série. Mais plutôt comme un hommage, une inspiration libre sous forme de comédie. Si l’on sort du film en pensant sérieusement que le film est une suite de la série, c’est qu’il faut aller le revoir car on n’a pas tout compris.

L’évolution des générations

Mais du moment où l’on prend cette perspective, 21 Jump Street s’en sort bien, comme une comédie réussie même si bourrée de clichés. Avec un regard cependant intéressant sur l’évolution de la jeunesse. Comme le souligne Jonah Hill, non sans caricature, désormais, les geeks et les lecteurs de comic books sont populaires. La revanche des geeks a bien eu lieu. Et les rôles sont inversés. Celui qui était le lycéen le plus populaire frappe dès son arrivée, sans le savoir, un lycéen qui est à la fois noir et gay, perdant ainsi de sa superbe, tandis que le petit gros nerd devient, dans le cadre de sa mission, le mec cool. Une évolution traitée sur le fond de l’humour, de manière légère, mais efficace.

Une comédie légère qui ne se prend pas au sérieux

Clairement, le scénario de 21 Jump Street est un scénario léger loin de la profondeur de certains épisodes de la série originale. Les quelques morts qui ont lieu sont traitées presque exclusivement sur le ton de la comédie. Les personnages secondaires s’en sortent plutôt bien, notamment Rob Riggle impayable dans le rôle du professeur de sport. Le message de fond (« la drogue c’est mal ») passe très bien sans tomber dans un côté trop moralisateur. Tandis qu’on apprécie les prestations de Brie Larson ou bien de Dave Franco, le petit frère de James.

Comédie correcte, 21 Jump Street n’est pas non plus la comédie de l’année et passera sans doute aux oubliettes de la mémoire cinématographique au même titre que les adaptations de L’agence tous risques, Sheriff fais-moi peur ou de Starsky et Hutch. A une différence près : 21 Jump Street est le plus réussi des quatre car il ne se prend jamais au sérieux. Au passage, on apprécie, lors des crédits de fin, l’hommage à Stephen J. Cannell. C’est le petit plus qui fait plaisir.

Bande-annonce


Crédits photos ©Sony Pictures