Ianto agressif et enragé ? Vous l’avez connu en tant qu’acteur dans Torchwood, découvrez  Gareth David-Lloyd comme vous ne l’avez jamais entendu. Voici les Blue Gillespie et VII R.O.M., leur tout dernier album qui détonne. Avis aux métalleux, ça décoiffe !

Blue Gillespie est un groupe de métal progressif formé en novembre 2007 et composé par quatre gallois, Anthony Clark, Rhys Bryant, Nick Harrison et Gareth David-Lloyd à la voix, rendu célèbre pour son rôle de Ianto Jones dans la série Torchwood.  Avec d’ores et déjà un EP, Cave Country, à leur actif et un premier album auto-produit, le groupe  nous propose un nouvel album intitulé VII R.O.M.Seven Rages Of Man qui détonne tant par sa qualité que son univers.

Basé sur «Les sept âges de l’homme» de la pièce Comme il vous plaira de Shakespeare, VII R.O.M. réinterprète la poésie et la symbolique Shakespaerienne en explorant les sept phases de l’homme imaginées par le poète à travers des sentiments de rage, de colère et de désespoir. Leur but ? Dresser le coté obscur de l’être humain aux différents stades de sa vie, de la naissance à la mort, à travers différentes intrigues et personnages.

Des musiciens enragés !

Si le premier album, intitulé Synesthesia, avait une allure d’une créature à l’état sauvage difficile d’approche avec un son brut et un goût d’inachevé, une musique hétérogène néanmoins accrocheuse, VII R.O.M. lui est une créature sauvage au sens noble du terme, aux allures de dragon crachant ses flammes de rage sur le monde. La rage, thématique majeure de cet album qui est bien évidemment à écouter dans la continuité, même si certains de ses titres se démarquent par leur puissance mélodique et rythmique.

VII R.O.M. est un récit qui se vit du début à la fin, d’une seule traite. Sans raccourci, sans pause. Un récit accrocheur qui  est bien loin de l’exercice du précédent Synesthesia. Les titres ont été travaillés dans le détail et le mix n’a rien à envier au son des gros labels de leurs confrères. Auto-produit, VII R.O.M. étonne par sa complexité et sa grande variété d’harmonies et de tons.

Électrique, brut, sauvage

Les riffs de guitares sont travaillés, rythmés, portés par des lignes de basses pour une puissance mélodique et une batterie rodée et éclectique. Il n’y a pas à dire la rythmique est ce qui caractérise VII R.O.M. Avec des interludes instrumentaux dominés par un rythme de batterie complexe et impressionnant. Les riffs sont agressifs, souvent épiques soutenus par le timbre de voix du chanteur qui  virevolte entre différents niveaux non sans rappeler la puissance vocale de Phil Anselmo et Chad Grey (Mudvayne). La voix de Gareth Lloyd, parfois blues, parfois agressive et surtout maîtrisée rappelle fortement des styles qui prouvent que le chanteur n’a rien à envier à d’autre Maynard James Keenan (A perfect Circle) ou Robb Flynn (Machine Head). Une voix qui détone par sa tessiture et l’étendue de ses capacités de modulation.

Une puissance vocale qui porte les chansons ce qui est relativement inhabituel en métal que la voix prédomine autant sur les instrus et surtout les riffs de guitare. La voix n’est pas la seule force des Blue Gillespie, puisque les autres musiciens maîtrisent parfaitement leurs partitions pour un ensemble homogène à l’esthétique particulière et équilibré.

Côté titres, Effervescent youth sonne comme une transe  avec  ses rythmes de batteries très tribaux face à la ligne de basse envoutante de Messianic. Sullen est l’un des titres qui se démarque le plus aux cotés de Grim determination. Tous deux très long, véritables morceaux « pivots » de cet album, les musiciens ont clairement pris le temps de travailler avec complexité ces titres. L’un entre la ballade et  le cri, l’autre purement agressif, tant dans les poussées vocales du chanteur parfois plaintives, bestiales, rauques ou dociles.

VII R.O.M. s’écoute avec un volume élevé et de préférence avec un casque d’écoute en haute définition afin de profiter de façon optimale des lignes de basse, des riffs de guitares travaillés et des subtilités vocales  du chanteur. Un bon album de métal qui devient addictif plus les écoutes se multiplient. Blue Gillespie et le groupe à surveiller, quand on voit leur capacité à produire un album de cette qualité, on s’attend à du lourd si jamais les gallois signent avec un label, vu ce qu’ils sont capable de faire seul.

TRACKLIST

1. Prologue
2. The Mewling
3. Messianic
4. Interlude 1
5. Effervescent Youth
6. Sullen
7. Impiety
8. Grim Determination
9. Medievil
10. Interlude 2
11. Hydraslide
12. The Misanthropist
13. Epilogue

Crédit photo : ©Blue Gillespie 2012