Hans Zimmer est de retour comme compositeur pour ses deux films Sherlock Holmes. Un choix évident quand on voit le film. Destiné au grand public, un blockbuster devait avoir une musique composée par un compositeur de musique reconnu et à succès. Et la formule fonctionne bien, tout en ayant les mêmes défauts que le film.

Un thème porté par des rythmes gitans

Car à y écouter, Sherlock Holmes 2 : Jeu d’ombres a tout du Western gitan. Celui qui n’a pas vu le film, mais seulement écouté la bande-originale, en a vraiment l’impression. Entre la reprise du thème de Sherlock Holmes issu du premier film, marquant l’identité de la franchise (I See Everything) et la musique gitane composée à l’issue d’un voyage de Hans Zimmer en Roumanie pour pouvoir mieux assimiler la musique de cette culture, l’auditeur est balancé d’un côté à l’autre de l’Atlantique. It’s so overt, it’s covert représente assez bien l’aspect humoristique du film, le côté loufoque, léger de Sherlock Holmes et mêle les rythmes gitans et le thème principal lié au personnage.

Une partie d’échecs épique

La suite Shadows, composée de trois morceaux (That is My Curse, Tick Tock et Chess) est là au contraire pour marquer l’identité du film. Le titre même, Shadows, prépare et conduit à l’affrontement entre Sherlock Holmes et Moriarty au sommet des chutes de Reichenbach. Tic toc, tic toc… Le compte à rebours est lancé par ce morceau avant une conclusion autour d’un jeu d’échecs. La sonorité mécanique de cet ensemble, représentant le cœur de la révolution industrielle et une guerre inéluctable, entre percussions et instruments à vent, est en cela parfaite.

Un album classique

Pour finir, on retrouve une bonne utilisation des thèmes de l’opéra rappelant l’approche de la guerre. Dans un climat de tensions internationales, dont on sait qu’il aboutira à la Première Guerre Mondiale, il fallait une musique à la fois nostalgique et d’Opéra allemand. Ce qui n’est pas du tout original avouons-le.

La bande originale de Sherlock Holmes : Jeu d’ombres contient deux éléments qu’il faut écouter : la suite qui marque l’affrontement des deux ennemis au moment de la révolution industrielle d’un côté, les rythmes gitans associés au thème de Sherlock Holmes de l’autre. Mais dans l’ensemble, Hans Zimmer reprend principalement des éléments issus de la musique du premier film. Ce qui reste normal, l’identité de ce Sherlock Holmes en serait trahie. Mais ce manque d’originalité n’en fait pas l’un des meilleurs de Hans Zimmer. Même si The End ?, le titre de fin, clôt ce voyage musical sur des notes bien plus enjouées que le reste de l’album.

Crédits photo ©Warner Bros Entertainment 2012