Sherlock : Brainy is the New Sexy

3

5.0

« Brainy is the New Sexy ». Pour le retour de Sherlock sur la BBC, Steven Moffat et Mark Gatiss ont adapté le roman Scandale en Bohème avec Scandal in Belgravia.

Sherlock Holmes et John Watson sont de retour sur BBC One. Pour la deuxième saison, Mark Gatiss et Steven Moffat ont choisi trois des aventures les plus emblématiques du détective : Scandale en Bohème, Le chien des Baskervilles, et Le dernier problème. Ce qui augure que Sherlock Holmes simulera sa mort à la fin de cette saison.  Mais on est encore loin. La deuxième saison reprend au moment précis où se termine la première. Moriarty tient en joue Sherlock et John. Sherlock s’apprête à tirer sur les explosifs présents dans la piscine pour arrêter Jim Moriarty, le « criminel consultant. » Steven Moffat sait très bien jouer avec le suspense, retournant des cliffhangers en trente secondes. Il l’a montré avec Doctor Who et fait exactement la même chose.

Brainy is the New Sexy

Moriarty reçoit un simple coup de fil et part, laissant les deux héros en vie. Un mystérieux appel téléphonique d’une femme dont on comprend rapidement qu’elle n’est autre que la mythique Irene Adler, jouée ici par Lara Pulver. Un personnage qui réussit à obséder Sherlock et le pousser dans ses derniers retranchements. Ce jeu du chat et de la souris trouve sa conclusion avec un retournement de situation à couper le souffle lors des dernières secondes de l’épisode. On lui doit la citation de la saison : « Brainy is the new sexy. »  Un motto Brain Damaged Approved.

Une multiplicité de clins d’oeil à Conan Doyle

Qu’en est-il de la fidélité au roman original ? On retrouve une série de points communs reprenant Scandale en Bohème parmi lesquels la ruse de Sherlock se déguisant en prêtre pour pouvoir entrer chez « la femme », les photos compromettantes, la ruse de l’incendie, parmi tant d’autres. Au XXIe siècle, la conspiration internationale ne pouvait avoir qu’un seul sujet : le terrorisme, en y mêlant si possible la CIA. Et l’Afghanistan. Avec quelques clins d’oeil aux autres romans : un titre d’article du blog de Watson n’est autre que The Geek Interpreter

Un humour omniprésent

Le charme de Sherlock opère toujours. Mais cette fois, on commence à connaître son raisonnement déductif, visualisé par du texte sur les images. Par habitude, on arrive parfois à suivre sa logique. L’humour est omniprésent, avec la nudité comme running gag : Sherlock était en peignoir quand des hommes viennent le chercher pour l’emmener à Buckingham Palace, puis il refuse de s’habiller une fois sur place. Irene Adler elle-même débarque nue comme un ver lors de sa première apparition pour éviter que le détective, si prompt à analyser les vêtements de ceux qu’ils croisent, ne puisse rien lire en elle.

Une fois de plus, les prouesses physiques de l’ancien militaire et du détective sont mises en pratique, ceux-ci parvenant à désarmer et arrêter trois agents de la CIA. Sherlock Holmes montre son côté sombre lorsqu’il fait passer par dessus son balcon celui qui essayé de le tuer. Après l’avoir attaché à une chaise soit dit en passant… Sans que l’inspecteur Lestrade, un Rupert Graves toujours aussi charismatique, ne cherche à en savoir plus. On espère qu’il aura un rôle plus actif dans les deux prochains épisodes.

L’essence de la série sublimée

Scandal in Belgravia réussit, chaque instant, à montrer Sherlock et Watson dans leur essence. On peut même dire qu’en choisissant une aventure aussi emblématique, Moffat et Gatiss ont permis à la série de gagner encore plus en qualité. Si on regrettait au départ que chaque saison contienne seulement trois épisodes, cette contrainte semble créatrice et fertile.

Bande-annonce

Crédits photo ©BBC

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