Andy Serkis, acteur avant tout

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Dans de récentes interviews, Andy Serkis estime qu’il est temps que le monde reconnaisse la valeur réelle du motion-capture.

Avec des rôles tels que le célèbre singe géant dans King-Kong, Gollum dans la trilogie du Seigneur des Anneaux et la future adaptation de Bilbo le Hobbit, le Capitaine Haddock dans Tintin et le Secret de la Licorne, ou encore César dans La Planète des Singes : les Origines, et des participations dans le domaine du jeu-vidéo en tant que Roi Bohan dans Heavenly Sword, sans oublier bien sûr son rôle extraordinaire dans Enslaved : Odyssey to the West, à la fois en tant que Monkey et The Pyramid…

Il va sans dire qu’Andrew Clement G. ‘Andy’  Serkis est un spécialiste du motion-capture, ou captation de mouvements en français.

Et à ce sujet, il s’exprime sur ses espoirs dans le domaine :

J’ai vraiment de la chance d’être à un point où le motion-capture commence à être reconnu et utilisé correctement. Cela ouvre toute une convergence de performances dans les films et les jeux, et je suis très intrigué par les possibilités du motion-capture dans le théâtre, ou la projection d’avatars sur l’écran pendant que les acteurs jouent.

En revanche, c’est au sujet de la façon dont son travail est traité, et le mérite attribué, qu’il souhaite émettre une plainte :

 J’ai toute une liste de manières dont mon travail a pu être commenté : « Andy Serkis a prêté sa voix », « Andy Serkis donne corps » ou encore « Andy Serkis porte le personnage » et même « Andy Serkis a apporté la colonne émotionnelle ». Il y a tout un tas de descriptions elliptiques, qui tournent autour du pot, pour décrire ce que je fais. Dans les faits, c’est être acteur ! Même dans Tintin, vous verrez inscrit « Voix par… », et non « Acteur : … ».

Selon lui, il n’y a aucune différence entre jouer un rôle de A à Z, et utiliser le motion-capture. Ce dernier n’est en effet qu’un moyen d’enregistrer une performance d’acteur. Lorsque les médias disent à un acteur qu’il a prêté sa voix et ses mouvements pour établir le contexte émotionnel du personnage, Andy Serkis n’est pas d’accord. Pour lui, il s’agit simplement du travail d’acteur. Une mauvaise performance restera telle quelle, peu importe la quantité d’effets spéciaux qu’on lui ajoute par la suite.

L’idée d’une catégorie d’Oscar pour les films réalisés en motion-capture ? Oui, mais l’Oscar devrait faire partie de la catégorie Acteurs tout simplement, car il n’y a pas de différence dans le travail accompli par l’interprète. Et quand des animateurs s’indignent de l’appropriation du personnage par Andy Serkis, indiquant qu’ils sont tout autant acteurs que lui, puisqu’ils font partie du processus créatif, la réponse est simple. Les gens responsables de l’animation sont en effet acteurs, dans le sens où ils participent au développement technique et accordent le travail de la machine avec les expressions et les sentiments de la scène. Mais celui qui fournit le matériau de base, c’est l’acteur.

Le développement des technologies et des jeux vidéos permet aujourd’hui à tout un chacun de s’en rendre compte, par le mouvement devant l’écran, avec des consoles comme la Wii et Nintendo Connect, ou la Xbox 360 couplée avec le Kinect. Ce sont des bases de développement atypiques qui permettent de démocratiser une prouesse technologique fascinante, jusque-là réservée à un domaine professionnel restreint.

Le Cerveau espère que la voix d’Andy Serkis sera entendue, et attend vos réactions sur le sujet !

Sources : Variety et THR / Crédit Photo : Larry Busacca

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