Le dernier éclos de la série des Yoshis, Yoshi’s New Island, malgré son univers charmant souffre du syndrome du benjamin.

Il y a des moments dans la vie d’un Cerveau où c’est difficile d’être un organe de raison pure. Parfois il se sent un peu seul et il aimerait bien avoir un palpitant à ses côtés pour lui tenir compagnie, lui apprendre à compatir. Comme avec Yoshi’s New Island par exemple. Le Cerveau VEUT en dire du bien parce que c’est le cas. Et pourtant…

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Niveau scénario, rien de bien folichon. On retrouve la cigogne chargée d’emmener bébé Mario et bébé Luigi chez leurs parents légitimes après un bref détour sur l’île des Yoshis dans Super Mario World 2 : Yoshi’s Island. Seulement, arrivée sur le pas de la porte, stupeur : l’adresse n’est pas la bonne. Rebelote pour l’oiseau qui s’envole avec son paquet potelé. Malheureusement, Kamek ne l’entend pas de cette oreille et revient tourmenter le trio. Il enlève bébé Luigi tandis que bébé Mario tombe sur l’île des Yoshis.

Petit frère veut grandir trop vite

On ne change pas une équipe qui gagne. En ce qui concerne le gameplay, Yoshi’s New Island reste sur les bases de son prédécesseur : on gobe des ennemis, on jette des oeufs, on saute de plate-forme en plate-forme en évitant de perdre bébé Mario qui HURLE A LA MORT si ça arrive… Il y a bien quelques nouvelles features qui apparaissent, mais elles restent malheureusement beaucoup trop épisodiques. On sentirait presque la clause pénible du cahier des charges à rajouter à tout prix. Les passages où Yoshi se transforme et où le joueur doit utiliser le gyroscope de la 3DS pour le contrôler sont soit trop simples, soit mal gérés. Et puisqu’on parle des contrôles, le déplacement au stick est parfois trop erratique et risque de vous jouer de sales tours. Rageant quand on est dans une phase délicate de plate-forme. On se retrouve donc transportés 19 ans dans le passé mais sans vraiment sentir le dépoussiérage et avec des contrôles pas réellement adaptés…

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Cri du coeur

Et pourtant zut quoi ! Yoshi’s New Island est beau ! Il est magnifique même ! Les graphismes en craies, les ennemis tous mignons, les dinosaures de toutes les couleurs… Le jeu bénéficie d’une ambiance charmeuse à souhait. Un univers à faire fondre les coeurs les plus résistants. Même les bruitages sont beaucoup trop craquants. Le Cerveau a volontairement perdu plusieurs vies pour bénéficier des ailes de Yoshi (permettant de planer et ainsi éviter les phases de plateformes retors) rien que pour entendre le petit « patapataptam » émis par le reptile. C’est joyeux, c’est frais c’est coloré… Et la musique ! Une symphonie de mélodie toutes plus envoutantes les unes que les autres. Petit détail qui mérite l’attention : sur la carte générale, à chaque changement de monde, un nouvel instrument vient s’ajouter au thème musical, donnant un crescendo de saveurs auditives tout à fait savoureux.

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Yoshi’s New Island est un petit frère dans toute sa splendeur. Il fait des bêtises, parfois incompréhensibles, parfois rageantes. On a envie de le gronder méchamment puis on voit sa petite bouille toute mignonne avec ses joues joufflues et ses pommettes constellées de taches de rousseurs donc on se ravise. Comment être énervé contre quelque chose d’aussi craquant ? Le Cerveau a peut être un coeur au final. Peut être peut-il pardonner à Yoshi’s New Island ses erreurs. Comme quoi, en aidant bébé Mario à retrouver sa maison, le Cerveau a du trouver un coeur en route. Il suffisait de suivre le chemin de briques jaunes. Et roses. Et vertes. Et bleues. Et rouges.

Yoshi’s New Island : Bande-annonce

Crédits : ©Nintendo