The Knick saison 1 : Un final intense (Spoilers)

0

5.0

Critique du final de The Knick, excellente série réalisée et produite par Steven Soderbergh avec Clive Owen.

the-knick-saison-1-un-final-intense-spoilers-thackeryVendredi soir sur Cinemax et ce samedi sur OCS, se terminait la première saison de la série The Knick, petit bijoux réalisé de bout en bout par Steven Soderbergh. Dans ce dernier épisode d’une première saison brillante pour The Knick, c’est un réveil brutal pour Thackery qui doit se rendre à l’évidence – après la mort d’une jeune patiente – sur ses problèmes d’addiction à la cocaïne. Cocaïne qui, comme la série le rappelle, était parfaitement légale en 1900, servait d’anesthésiant et se vendait en pharmacie. Cornelia finit par se faire avorter chez la Soeur Harriet, Edwards est brisé et l’hôpital est en danger.

La saison ne se termine pas sur un choc (sauf pour Edwards) mais plus sur un arc narratif qui arrive à son point culminant. Un chapitre arrive à sa fin. Si certaines histoires sont terminées, d’autres s’ouvrent pour la saison 2 qu’on attend avec impatience.

Une narration impeccable

En 10 épisodes, la série aura abordé un bon nombre de sujets controversés et tabous non seulement pour l’époque mais certains le sont encore de nos jours. L’addiction à la cocaïne de Thackary, le racisme, le traitement douteux des maladies mentales, la mortalité infantile, l’avortement, les relations mixtes, l’adultère, l’influence de la mafia. Bref, toute une représentation de l’époque incroyable qui montre à quel point beaucoup de choses ont évolué mais aussi comment certaines sont malheureusement encore d’actualité. Cependant, on se rend bien compte qu’on en aura fait du chemin depuis le début des années 1900. Que se soit du point de vu de la médecine ou de la société en général. Si la réalisation de Steven Soderbergh est sublime, les dialogues sont aussi d’un très haut niveau. La scène entre Cornelia et Soeur Harriet est forte en émotion. Les dialogues sont épurés et rien n’est laissé au hasard.

the-knick-saison-1-un-final-intense-spoilers-cornelia-edwards

Un casting brillant

Que ce soit Clive Owen, impeccable dans le rôle de Thackery, André Holland parfait et poignant dans celui de Edwards ou encore Juliet Rylance touchante dans la peau de Cornelia, le casting de The Knick est parfait. D’épisode en épisode, on apprend à connaître ces personnages et leurs interprètes font un boulot de chirurgiens dans tous les sens du terme. Leur évolution est intéressante. La relation impossible entre Edwards et Cornelia est à briser le coeur surtout quand elle finit par avorter leur enfant et épouse son fiancé Philip. L’expression sur son visage est déchirante mais dans la société de l’époque, une relation mixte était prohibée et impensable. Les deux acteurs transcrivent parfaitement à quel point ils ont le coeur brisé. Il en devient froid avec elle. Un moyen de se protéger. Puis la scène où on peut voir Edwards est insoutenable mais lourde de sens. Il est brisé physiquement et mentalement. Les coups qu’il prend sont à la fois sur son corps mais aussi dans sa tête. Se battre est presque un moyen de transférer sa douleur. André Holland est une véritable révélation dans The Knick.

Réalisme bluffant

the-knick-saison-1-un-final-intense-spoilers-lucyThe Knick fait probablement partie des meilleures séries de l’année. Une série qui n’est pas faite pour tout le monde mais qui reflète une réalité poignante de ce qui se déroulait dans la société au début du 20ème siècle. Une période difficile avec des gens qui n’avaient aucune pitié. Le racisme était à vomir et la série ne s’en cache pas. Les noirs étaient traités comme de la vermine, tabassés sans aucune pitié mais ils étaient aussi sans pitié entre eux. La jalousie des autres hommes envers Edwards, médecin noir, est flagrante. Certaines scènes vous prennent aux tripes. Que ce soient les opérations qui sont à la limite du supportable ou bien la violence non seulement physique mais aussi mentale que certains personnages reçoivent. La, lutte des classes était aussi un sujet abordé dans la série. Le tout, sous la caméra brillante de Steven Soderbergh qui sait saisir chaque moment. On ressent la douleur crue que subisse les personnages au sens propre et au sens figuré. On est avec eux et parfois c’est dur à regarder. The Knick, comme dit dans la critique du premier épisode, c’est aussi l’âge d’or de la médecine ou tout restait encore à découvrir.

The Knick reviendra l’an prochain puisque la série a été renouvelée avant même la diffusion de sa première saison.

©Cinemax

Partager