Avec Warm Bodies, Jonathan Levine signe une bleuette zombie nécrophile.

Synopsis

Un mystérieux virus a détruit toute civilisation. Les rescapés vivent dans des bunkers fortifiés, redoutant leurs anciens semblables devenus des monstres dévoreurs de chair.
R, un mort-vivant romantique, sauve contre toute attente Julie, une adorable survivante, et la protège de la voracité de ses compagnons. Au fil des jours, la jeune femme réveille chez lui des sentiments oubliés depuis longtemps… Elle-même découvre chez ce zombie différent autre chose qu’un regard vide et des gestes de momie…
Perturbée par ses sentiments, Julie retourne dans sa cité fortifiée où son père a levé une armée. R, de plus en plus humain, est désormais convaincu que sa relation avec Julie pourrait sauver l’espèce entière… Pourtant, en cherchant à revoir Julie, il va déclencher l’ultime guerre entre les vivants et les morts. Les chances de survie de ce couple unique sont de plus en plus fragiles…

Dans cette adaptation du roman d’Isaac Marion, Warm Bodies, Jonathan Levine joue beaucoup sur l’incompréhension entre les humains et les zombies. Il faut dire, les mort-vivants ont un peu de mal à communiquer. Les phrases complètes, avec sujet, verbe et complément, ils ne maîtrisent pas vraiment. Cependant, Levine à l’originalité de nous présenter son histoire du point de vue des zombies, avec la voix-off de R qui, au final, ne se révèle être qu’un autre mec de la vingtaine comme les autres, si ce n’est qu’il est un peu mort et apprécie manger des cerveaux. Levine profite aussi des clichés sur les zombies pour apporter des bonnes pointes d’humour à son film, que ce soit via les tentatives de discussions zombies, leur tendance à fixer les gens sans cligner des yeux, ou encore un clin d’œil assez subtil au clip Thriller. Un film qui ne se prend donc jamais au sérieux. Warm Bodies nous embarque dans une histoire très humaine, un peu nécrophile mais souvent drôle. Un tour de force puisqu’elle est racontée par un « corps ».

Les Zombies ont besoin d’amour

Pour résumer, on pourrait dire que les zombies sont des personnes comme les autres qui ont juste besoin d’amour, comme chantait l’autre. (Ne faîtes pas dire au Cerveau que Lorie est un zombie ! Ce n’est pas du tout ce qu’il a sous-entendu !).  C’est un peu le message délivré par le réalisateur de Warms Bodies. C’est bien sûr une comédie romantique zombie mais se veut bien plus intelligente que cela. Dès les premières minutes et avec beaucoup d’humour, Jonathan Levine établit une vérité : dans leurs comportements, humains et zombies ne sont pas bien différents. La comparaison des zombies dans l’aéroport et des humains dans ce même endroit avant l’apocalypse, qui, comme R, marchent dans l’aéroport, ne communiquent pas, bousculent accidentellement les gens mais ne s’excusent pas est plus que parlante. Le parallèle proposé par Levine est édifiant et présent tout le long du film, même s’il n’est parfois pas assez subtil.

Warm Bodies ne cache jamais sa filiation avec Roméo et Juliette. Le long métrage en joue même, que cela soit avec la scène du balcon, ou le rôle de Nora, elle aussi une infirmière, ou encore en faisant du père de Julie l’homme qui déteste le plus les zombies.

Des zombies très humains

Si le scénario de Warm Bodies traîne parfois en longueur et le remède à la contamination zombie est très facile, la logique du propos est respectée et très bien amenée par le jeu des acteurs, en particulier Nicholas Hoult. Le jeune comédien a su très bien équilibrer son humanité et la distiller petit à petit tout au long du film. Il est aussi aidé par un maquillage excellent, très bien utilisé pour montrer l’évolution de R et son retour vers l’état d’être humain. Il en va de même pour Rob Coddry dans le rôle de M, un personnage à la fois touchant et drôle. Cependant, cela ne laisse à Teresa Palmer n’a que trop peu d’espace pour briller, elle ne sait pas sortir son épingle du jeu face à son partenaire.

Warm Bodies n’est pas un film de zombies comme les autres. Loin de là. On ne voit que très peu d’entrailles et de cerveaux, mais l’environnement reste très post-apocalyptique. Puis les zombies sont des gentils êtres qui veulent simplement être aimés et être connectés avec les autres humains. La comédie est loin de Zombieland ou de Shaun of the Dead mais reste appréciable. Warm Bodies n’est pas le film de l’année ni un immanquable, mais reste un long-métrage agréable et on ne boude pas son plaisir, surtout que Levine a choisi d’excellents morceaux musicaux pour l’habiller, qui, là encore, illustrent très bien les divers conflits que traversent les personnages.

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