Grey’s Anatomy saison 10 s’est conclue hier soir sur les écrans de ABC avec le très attendu départ, sans accro, de Sandra Oh. Un départ tout en douceur pour une série de plus en plus prévisible. Serait ce le début de la fin ? (spoilers)
Les spectateurs l’attendaient avec impatience. Le départ de l’une des héroïnes de Grey’s Anatomy : Sandra Oh, alias Cristina Yang. Un départ redouté de tous, connaissant la réputation de la créatrice de la série, habituée à tuer ses personnages principaux. Shooting, crash d’avion, bus, collision, tempête… Seattle, ou la bouche de l’Enfer sur Terre pour ces chirurgiens. Un Enfer redoutable qui a fait la marque de la série. Mais ça, c’était avant.
E.R
La crise attendue comme chaque année pour clore la saison n’a pas l’effet escompté. Préparé au pire des chocs, comme l’accident de Callie ou le crash spectaculaire deux ans plus tôt, le spectateur se laisse presque bercer par ce qui se passe dans cet épisode, à l’image de ces deux dernières saisons. Un final aux fausses allures de cross-over entre les séries 24 heures chrono et Urgences, puisque le Ministère de la Défense et les services de décontamination s’invitent au Grey Sloane Memorial suite à ce qui semble être une attaque terroriste sur un centre commercial.
Un désastre qui au bout de 20 minutes sera réglé et révélé comme accidentel. Musique tendue, beaucoup de rythme, absence de Cristina pouvant faire croire à sa mort pendant une dizaine de minutes, pour un choix scénaristique abandonné, voire bazardé, à moitié d’épisode… histoire de se concentrer sur l’essentiel : le départ de Cristina. Frustrant.
Bye Bye Cristina
On le savait tous depuis le début de cette saison 10 de Grey’s Anatomy, Sandra Oh a décidé de terminer son aventure dans la peau de la cardiologue préférée des fans de la série. Si la décision de l’actrice est à saluer, 10 ans c’est long il faut l’avouer – surtout quand une série se repose sur ses acquis et perd en qualité – son départ n’est pas des plus émouvants, marquants, ni même…choquants.
Il était quasi certain que Shonda Rhimes n’allait pas tuer son personnage, ce qui aurait été cruel mais surement efficace, pour lui offrir l’Happy Ending qu’elle attendait. Tout en jouant sur la relation avec Mer, sa sœur de cœur, sa « personne », comme elle la définit. C’est donc un départ en douceur qu’on nous offre. Un épisode exceptionnellement narré en voice over par Cristina, qui joue au grand sage avec ses compères avant d’accepter de tourner cette page de sa vie.
Une sorte de Happy-Ending, dansé par les deux femmes sur un titre que les fans reconnaîtront à coup sûr ( Where Does the good goes de Tegan & Sara), hymne de la naissance des liens entre les deux femmes (#fanservice). Le tout avant une dernière leçon de vie de Maître Yang. Le personnage quitte donc l’hôpital sans véritable célébration, mais avec un super cadeau de consolation : la cardiologue emmène Ross avec elle à Zurich. Ceux qui attendaient de l’émotion et de la tension seront certainement déçus.
Trouble in Paradise
Sa personne partie, Meredith se retrouve face à une autre réalité : les sacrifices qu’elle a du faire pour soutenir son époux, son Dr Mamour, mandaté par le Président des USA afin de réaliser une carte du cerveau humain. Une remise en question des rapports entre les amoureux à qui tout souriait. Le départ de Cristina est le déclencheur du chaos au sein du couple qui semblait avoir enfin atteint la plénitude grâce à la vie de famille. Un couple qui va donc nous resservir son lot de méandres mélodramatiques l’année prochaine, alors que d’autres semblent enfin vivre en osmose (Karev et Jo, Jackson et April, Callie et Arizona).
WTF ?
Le seul « What the F… ??? » que le spectateur aura le droit d’avoir, sans avoir l’effet escompté d’ailleurs, est la révélation finale de la nouvelle Cheffe de Cardiologie. En effet, la jeune femme est sensée compenser le départ de Cristina. Margaret Pierce (Kelly McCreary), « Maggie », clôt cet épisode assez classique sur un cliffhanger qui arrive comme un cheveux sur la soupe : la jeune femme serait la fille cachée de Webber et Ellis Grey. Une fille cachée, qui, comme par hasard, est elle aussi chirurgienne, et qui bien évidemment va semer son lot de zizanie au sein du Grey Sloane Memorial. C’est bizarre ce sentiment de déjà-vu, non ?
Gangraine
Un twist aux allures de scénario inespéré suite à un épuisement scénaristique certain. La machine Grey’s Anatomy et sa mécanique, à défaut de s’éroder graduellement, semble gangrenée par des intrigues qui deviennent de plus en plus prévisibles. On pourrait argumenter pour ou contre cette saison, que certains qualifient de trop, mais comme sa grande sœur Urgences, même 10 ans après sa création, Grey’s Anatomy continue à séduire le public américain.
Grey’s Anatomy est la seconde série de la chaîne ABC, avec en moyenne 8 millions et demi de téléspectateurs à chaque diffusion. Le drama chirugical se classe juste derrière l’autre série de Shonda Rhimes qui cartonne : Scandal. A se demander presque, si, à force de s’engager d’en d’autres projets séries, Rhimes ne négligerait pas celle qui lui a offert le respect de ses pairs et de l’industrie. Grey’s Anatomy entame-t-elle le début de sa fin avec le départ de Cristina malgré le retour assuré de certains réguliers ? La série va-t-elle continuer à fonctionner sans son personnage iconique ? Pour le savoir rendez-vous en septembre prochain.
Crédit photos : ©ABC
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