Bruce Willis revient pour la cinquième fois dans la peau du flic le plus poisseux de New York. Sauf que cette fois il est à Moscou et avec son fils. Die Hard une belle journée pour mourir est film divertissant, certes, mais pas digne de la saga.

Un bon Die Hard (comme le premier et le troisième) c’est l’histoire de John McClane qui se retrouve dans la pire des situations contre des ennemis bien équipés et dans un temps limité. Plein de vannes et de débrouille chez un homme qui sauve sa femme, ou la ville de New York  avant de rentrer chez lui sans ne rien demander à personne. Mais dans Die Hard 5, tous ces éléments sont passés à la trappe et laissent place à un film d’action divertissant dans lequel McClane père et fils font sauter Moscou.

Ça sent le Sapin

Cinq films dans une saga c’est peut être trop tirer sur la corde, surtout quand on en annonce d’ores et déjà un sixième. A part les James Bond, rares sont les franchises qui peuvent perdurer dans le temps sans se perdre, tout en sachant se renouveler. Même l’espion au service de Sa Majesté a dû subir quelques transformations pour séduire un public nouveau.

Pour John McClane et la franchise Die Hard, nous avons bien évidemment le droit à des modifications dans la franchise, mais des modifications qui ne vont pas dans le bon sens. En enlevant tous les éléments qui ont fait de Die Hard l’une des meilleures franchises de films d’action de tous les temps, John Moore (Max Payne) et son scénariste Skip Wood (Wolverine, Hitman) ont achevé le cercueil que Len Wiseman avait commencé avec Die Hard 4.0.

Deux bonnes idées

Pourtant, Die Hard 5 a quelques bonnes idées. Par exemple la relation père-fils avec Jai Courtney est crédible et dans d’autres circonstances on pourrait imaginer John passer le flambeau à Jack. Jai Courtney et Bruce Willis ont une bonne alchimie et ce n’est pas étonnant que les McClane fassent autre chose que de la pêche lorsqu’ils sortent en famille. C’est ce qu’on apprécie dans ce nouvel opus, la paternité de McClane ne ternit pas son côté casse-cou.

L’autre bonne idée c’est de sortir John McClane de New York et de le faire promener dans Moscou. Étant l’homme le plus poisseux du monde, à peine arrivé, il se met dans le pétrin. Ce qui est bien dommage c’est qu’à partir de ce point de départ, l’environnement ne soit pas plus exploré et qu’au final, les McClane fassent plus sauter la ville que la traverser à coups de coups de feu et autres échanges de gentillesse face à leurs ennemis. On aurait pu aussi croire à la résurrection du bon vieil ennemi « coco » et tout le discours qui va avec, mais ce n’est pas le cas ici.

Brouillon

Pour le reste, le scénario du film est assez brouillé, du moins au début, et le méchant de l’histoire n’est pas aussi charismatique que les frères Gruber (Alan Rickman dans Die Hard: Piège de Crystal et Jeremy Irons dans Die Hard : Une journée en Enfer). On dit qu’un film est aussi bon que son antagoniste, comme l’ont prouvé Heath Ledger dans Dark Knight, Javier Bardem dans Skyfall ou encore Tom Hiddleston dans Avengers. Ici les méchants Russes n’ont pas de charisme et servent uniquement de cible à papa et fiston McClane. Et c’est ce qu’on déplore.

Film d’Action

Reste la réalisation. Les courses-poursuites et les effets spéciaux sont particulièrement bien réussis, et même si le film n’est pas un bon Die Hard, il reste divertissant et plein de testostérone. Comme tout bon film d’action qui se respecte, les lois de la physique ne sont pas respectées et les héros sont en Téflon. Même le grand méchant qui se mange une balle dans le bras au début du film semble recouvrir de ses blessures au bout de vingt minutes. Sachant que le film se déroule sur une journée, comment le père et le fils font-ils Moscou-Tchernobyl en voiture et en moins d’une nuit sachant que la distance qui sépare les deux villes est de 1000 km ?  Tant de questions propres au genre, qui à défaut d’avoir des réponses un jour (ce dont l’on doute fortement) font partie intégrante de la marque de fabrique de la franchise.

Il est bien dommage que John Moore n’ait pas compris que ce qui faisait l’essence d’un Die Hard réside dans le charisme de son personnage principal à la fois drôle et bad-ass, soutenu par un film qui se résume simplement à un enchaînement de carambolages et d’explosions. En gros de l’action pure et dure avec un personnage qui résume à lui seul l’essence de mâle Alpha. Dans Die Hard une belle journée pour mourir, même si tous les codes de l’action entrent en vigueur dans l’exécution du film, il manque ce petit quelque chose dans ce scénario un peu trop prévisible qui aurait fait un bon Die Hard.

En voulait faire plus fort, plus gros, le film a perdu son âme même si Bruce Willis sauve un peu la situation avec son charisme et ses quelques pointes d’humour. Un film d’action appréciable mais loin de l’essence Die Hard.

 

Die Hard Une Belle journée pour mourir Bande Annonce

 Crédit photos : © Twentieth Century Fox Film 2013