Esprits Criminels : Une efficacité mécanique (spoilers)

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3.5

Critique des premiers épisodes de la saison 8 de Esprits Criminels, après la diffusion du final de mi-saison cette semaine sur CBS.

Cette première partie de la saison 8 de Esprits Criminels est à la fois toujours efficace et souligne la difficulté rencontrée par la série qui suit l’unité d’analyse comportementale du FBI depuis presque une décennie : comment faire pour ne pas lasser, répéter le même type de crimes ?

Crimes toujours aussi impressionnants

Les scénaristes font preuve d’une originalité sans borne avec des épisodes visuellement forts  et des idées de crimes qui font penser que s’ils n’avaient pas été scénaristes, ils auraient pu être dangereux pour la société : entre les deux jeunes qui veulent reproduire dans la vie réelle un jeu vidéo en faisant s’affronter des adolescents kidnappés, l’apprenti Frankenstein voulant coller des parties de plusieurs corps en un ou bien celui qui se prend pour la réincarnation d’un tueur en série mort le jour de sa naissance, ça ne manque pas d’idées et c’est un des mérites de la série.

Intégration réussie

Cette année a aussi été une année de changements avec l’arrivée de Jeanne Tripplehorn au casting. Comment son personnage d’Alex Blake s’en sort-il ? Il semble que la capacité de la série à très bien intégrer ses nouveaux acteurs persiste : que ce soit Prentiss, Rossi ou Ashley Seaver (Rachel Nichols), les personnages avaient été adoptés par le public en raison de la grande alchimie avec les anciens. L’opération se renouvelle ici et l’humanité et la sensibilité du jeu de l’actrice y sont pour beaucoup. La manière dont elle se rapproche par exemple de Spencer Reid, accueillant ses confidences pendant qu’il est dans une situation amoureuse quelque peu atypique avec une femme qu’il n’a jamais rencontrée physiquement et qui se cache d’un stalker, en est un exemple.

Du classique et du renversant

Comme toujours, les différentes affaires rencontrées par l’équipe figurent des personnes extrêmes comme on ne voudrait jamais en croiser dans la vie réelle. La plupart du temps simplement fous suite à un traumatisme, les unsubs ont le temps de présenter leur psychologie : on connaît l’identité de beaucoup durant la première partie des épisodes. La série peut ainsi se concentrer sur l’enquête, tandis que la folle logique des criminels est présentée. Ces premiers épisodes ont eu leur part de classique, avec le traumatisme dans l’enfance, mais aussi de plus grande originalité avec entre autres le tueur se croyant la réincarnation d’un autre, cherchant les réincarnations des victimes de son prédécesseur. Sans compter le plus impressionnant visuellement (on fermait les yeux plusieurs fois) et le plus réussi des épisodes : celui avec le marionnettiste, dont la révélation finale a totalement renversé la perspective qu’on avait sur l’intrigue.

Quelques faiblesses

On regrette cependant que les deux arcs généraux de la saison ne soient pas suffisamment traités, plus particulièrement le majeur avec l’homme répliquant les crimes de tueurs déjà arrêtés ou tués par l’équipe.  Car si on ressent une certaine frustration sur l’arc de Spencer, l’avant-dernier épisode avec le rendez-vous annulé à la dernière minute de Spencer et son amie a très bien introduit et renforcé la paranoïa dans laquelle elle vit. On a déjà eu confirmation que l’ensemble sera bien entendu résolu  par toute l’équipe, espérons qu’il n’y aura pas trop de longueurs, sans quoi les téléspectateurs pourront se lasser sur ce point.

A suivre

Esprits Criminels continue donc à satisfaire par la rigueur et l’efficacité mécaniques qui la caractérisent, malgré les facilités récurrentes qu’on peut retrouver dans certains scénarios. Il sera intéressant de voir comment l’arc majeur sera traité. Sera-t-il à la hauteur du Reaper et de Billy Flynn ?

Crédits photo ©CBS

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