Titanic 3D : James Cameron s’explique

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James Cameron vient de montrer à New York 17 minutes de la conversion 3D en cours de son succès Titanic.

James Cameron a présenté à un public de journalistes américains, à New York, 17 minutes de la conversion en cours de son film Titanic en 3D. En l’occurrence la scène de la panique et du naufrage du bâteau.

James Cameron a d’abord tenu à parler du film, qui dès son origine était adapté à une version 3D car il était selon lui, une expérience de partage pour les spectateurs : « L’idée est d’utiliser la 3D comme cadre conceptuel pour faire revenir le film sur grand écran. Nous pensons que le film marche mieux dans les salles et c’est ce qui a fait durer sa performance en 1998 en tant que numéro 1 pendant 16 semaines. Et la raison en était, à mon avis, que le film était perçu comme une expérience émotionnelle que les gens souhaitaient partager. »

Le réalisateur a présenté de manière précise le processus très minutieux que toute son équipe met en place pour convertir les images. Et ce, au poil près !
« On doit faire chaque cheveu sur la tête de Kate. Ils doivent les faire flotter dans l’air au pixel près, les mettre en relief et leur donner de la profondeur et créer du volume en y ajoutant de la maille -une maille rotoscopique. C’est un procédé très complexe. Puis ils doivent revenir en arrière et peindre ce qui manque. Vous pouvez vous en douter : si vous regardez un objet un 3D, votre œil droit ne voit pas seulement le côté droit de l’objet, et votre œil gauche ne voit pas seulement le côté gauche de l’objet. C’est un parallaxe, c’est ce qui vous donne une illusion de profondeur. Mais quand vous voyez un objet où vous n’avez aucune information sur l’image originale, vous devez la créer. »

« Nous sommes des salauds qui ne pensons qu’à l’argent »

Un autre élément qui va en sa faveur et qui donne envie, sinon de voir le film, du moins de ne pas encore lui jeter la pierre, est sa critique permanente des conversions en 3D en post-production. James Cameron est un ardent défenseur de la 3D native. Et non sans humour, il s’en est pris aux critiques de sa démarche qui n’y voient qu’une envie malsaine de gagner de l’argent :  » Oui, nous sommes des salauds qui ne pensons qu’à l’argent. C’est tout. Nous n’avons pas fait assez d’argent la première fois. »  La salle a alors éclaté de rire. Il est vrai que Titanic n’avait rapporté « que » 1,8 milliard. Puis James Cameron s’est repris :

« Non, mais regardez. Faire revivre le film – surtout pour les fans qui ne l’ont pas vu au cinéma – cela semblait la bonne chose à faire au moment du centenaire du naufrage du Titanic. Je pense que c’est totalement légitime. Et on doit se rappeler qu’Hollywood, c’est du business. Il n’y a rien de mal à ça. Je suis personnellement intéressé par le développement et la promotion de la 3D comme business viable -et pas seulement pour le cinéma, mais aussi sur le marché domestique », précise le réalisateur.

Et il donne l’exemple du Roi Lion, qui a cartonné en 3D en septembre, battant les plus grands blockbusters qui étaient diffusés au même moment : « Le Roi Lion, était-ce seulement de l’avidité, ou est-ce qu’on a donné aux gens ce qu’ils voulaient ? Vous savez ? Je pense que quand un film a du succès, ça veut dire que vous mettez sur le marché quelque chose que les gens veulent vraiment, et je n’y vois pas de problème. j’en dors bien la nuit. »

On apprécie l’humour de James Cameron et tous ses arguments sont recevables. Alors que les premières réactions étaient plutôt mitigées à l’annonce d’une conversion 3D de Titanic, il a su retourner la tendance et le public a semble-t-il apprécié l’échantillon de 17 minutes de la conversion 3D.

C’est le 6 avril 2012 que la sortie mondiale du film Titanic 3D aura lieu : espérons que l’iceberg ne sera pas droit devant ! Date très bien choisie d’ailleurs. Pour rappel, l’insubmersible a coulé dans la nuit du 14 au 15 avril 1912. C’est pour le public ça aussi ou pour profiter du centenaire à fond ?

Copyright ©Paramount Pictures

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