Ce mercredi en salle, La Momie fait son grand retour pour nous re-jouer un mauvais tour. Film inaugural du Dark Universe, l’univers étendu insufflé par le studio Universal, remettant sur le devant de la scène, ses Universal Monsters qui firent florès au début du siècle dernier. Peut-on réellement attendre un vent de fraîcheur de la part d’une momie âgée de plus 5000 ans ? 

La prolifération de ces univers étendus, rend le cinéma blockbuster anxiogène et indigeste, écrasant sur son passage, certains projets plus méritant. Cette course effrénée à la easy money par l’acquisition de franchises majeures de l’ère cinématographique, détruit l’héritage légué par nos aïeux.  Il est souvent d’usage de laisser le passé enfoui à jamais. Non contents du succès grandiloquent de la franchise Fast and Furious, et souhaitant rivaliser avec les géants Disney et Warner, les savants fous d’Universal, décident de réinjecter du sang neuf à ses monstres d’anthologie des années 20 jusqu’à 60. La réunion entre ces gentlemen spéciaux, évoluera sous l’étiquette: Dark Universe (oouh!! Ooouh!!). Ainsi, la fiancée de Frankenstein, Dracula, l’homme invisible, Wolfman ou encore Docteur Jekyll et Mister Hyde…. auront le droit à une nouvelle apparition.  la momie- le retour pareseux

La momie conte l’histoire d’Ahmanet, princesse de l’Egypte antique et fille de pharaon dont le destin était de Régner sur l’Egypte, mais ce rêve fût vite embrasé lorsque son père lui ravi le destin qui lui avait promis . Trahie, elle pactise avec Seth, le dieu de la mort. Doté d’un pouvoir défiant les lois de notre univers, elle ôte la vie à toute sa famille et s’assure de trouver un hôte pour accueillir Seth sur Terre. Ces actes ne seront pas sans conséquences puisqu’elle va être  momifiée vivante à 1 500 kilomètres de son pays. 5000 années après, Nick Norton, Chris Vail et Jenny Halsey , tombent par hasard sur ce tombeau et voici que les problèmes commencent.

Un univers Inspide.

Partant de ce postulat, on peut d’ores et déjà deviner que La Momie  ne sera pas retenue pour son originalité.  Un thème éculé qui est arrivé à terme de ce qu’il pouvait proposer.  Dernière tentative en date, le X-men: Apocalypse de Bryan Singer en 2016, un ramassis de clichés et de bêtises espacés sur deux heures.  Le film est victime de ce problème que rencontrent bon nombre des  blockbusters de commande : La quête d’une entité propre. Il s’inscrit d’emblée dans une continuité cinématographique s’oubliant totalement en tant que film à part entière.

la momie retour

Tout a été pensé pour introduire le Dark Universe sur le modèle de ses concurrents sans prendre de risques. C’est ainsi, qu’il emprunte des idées un peu partout : Dr Jekyll est le Nick Fury de cette nouvelle organisation, les scènes d’actions ressemblent à s’y méprendre aux scènes de  Mission Impossible avec un petit clin d’œil aux films de zombies le tout, piloté par un Tom Cruise momifié. L‘origin story de la princesse, n’a servi que d’élément introducteur à l’univers étendu , un parti pris curieux car s’il y avait bien un endroit à creuser pour rehausser l’intérêt de ce premier volet, c’était ici.  

Des personnages qui n’arrangent rien.

la momie le retour paresseux 4La Momie souffre de cette superficialité à l’image du rajeunissement numérique de Tom Cruise. L ‘acteur de 54 ans en parait 20 de moins à l’écran. Au delà de son lifting, Ses multiples  interprétations ne changent pas d’un film a l’autre. Ici, ses réactions et ses blagues, sonnent à côté et il ne se donne même plus la peine de donner de la profondeur à son personnage . Le temps de Vanilla Sky, Eyes wide Shut et Top Gun est bien révolu. Le personnage de Chris Vail, interprété par Jack Johnson, est l’un des sideckick les plus détestables du cinéma. Véritable tête à claques passant la majeure partie du temps, à se plaindre et transmettre son stress contagieux. De part son don, il arrive a nous faire retranscrire toute l’atmosphère claustrophobique d’une scène de tension maximale.

Le traitement donné à Jenny Halsey, l’un des personnages féminin, aura de quoi faire rugir la guerrière Amazonne. Réduite au cliché de la femme énervante qui crie à l’aide, le personnage peine à surprendre. La momie Sofia Boutella, nous livre une prestation convaincante mais hélas, elle ne peut sauver le film du naufrage à elle seule.

Le premier volet du Dark Universe, ne prédit rien qui vaille. Un film insipide, calqué sur tous les Tentpôles actuels sans y apporter de valeurs ajoutées.

La Momie : Bande Annonce