One Punch Man débarque chez Kurokawa : La Brainterview

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Attendu, patiemment, depuis maintenant plusieurs mois, One Punch Man, le manga déjà culte de l’intrigant One et du talentueux Yusuke Murata, arrive en France aux éditions Kurokawa, ce 14 Janvier. Rencontre avec l’éditeur.

Après un départ sur les chapeaux de roues dans son pays natal et une série animée débutée en Octobre 2015 chez Madhouse encensée par des spectateurs conquis, le phénomène One Punch Man s’invite enfin dans le deuxième pays consommateur de manga au monde, la France. Et pour cause, les aventures du héros à la capillarité inexistante et aux coups de poings ravageurs font typiquement parties de ses expériences de lectures tellement décalées et originales que l’on n’en ressort jamais vraiment indemne, et ce pour notre plus grand plaisir. S’il a su s’élever au rang de « Must Have » en très peu de temps, cela est principalement dû à sa narration atypique, son humour omniprésent et à un dessin charismatique et percutant, fruit de la géniale collaboration entre One et Yusuke Murata.

Du webcomics autodidacte au succès mondial

Saitama_OKAvant de connaître le retentissement international qu’il a aujourd’hui, One Punch Man était un webcomics auto-publié par un auteur pour le moins étonnant : One. Mais alors que ses récits imprévisibles et décalés lui rapportent un franc succès auprès du public Nippon, Yusuke Murata, déjà célèbre pour son travail en tant que mangaka de Eyeshield 21, se voit proposer par la maison d’édition Shueisha, qui vient de récupérer le projet, de reprendre le dessin du webcomic original.

C’est ainsi que naît une dream team à toutes épreuves, cumulant l’humour et l’imagination débordante de One et le talent d’un Yusuke Murata très en forme. One Punch Man prend dès lors son essor au de là des portes du Japon et le succès est au rendez-vous.

Histoire coup de poing

One Punch Man relate l’histoire de Saitama, un jeune homme sans emploi ni perspectives d’avenir. Jusqu’au jour où, alors qu’il vient en aide à un gamin au visage disgracieux attaqué par un homme crabe rancunier, il décide de prendre sa vie en main et de devenir un héros ; ou plutôt « un type qui joue au héros pour passer le temps ». Seul problème : son entraînement intensif, non content de lui faire perdre ses cheveux, va également le rendre extrêmement puissant. Trop puissant, puisqu’il détruit littéralement tous ses ennemis en un seul coup de poing, une situation qui l’ennuie fortement. En effet, à vaincre sans péril, on triomphe sans gloire… et puis c’est beaucoup moins fun.

Truffé de situations plus improbables les unes que les autres, d’humour absurde et de personnages haut en couleurs, One Punch Man nous sort de notre confort habituel pour nous confronter à un style efficace et une histoire rocambolesque dont on attend la suite avec impatience.

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L’interview de l’éditeur.

Vous l’aurez compris – est-il seulement besoin de le réitérer une fois de plus? – le Cerveau a adoré ce anti-héro aussi drôle qu’attachant et vous propose, à l’occasion de sa sortie, de découvrir l’interview du directeur de collection de la maison d’édition Kurokawa, Grégoire Hellot.

Relevez vos manches et attrapez vos plus beaux gants de boxe, le Cerveau monte sur le ring.

Comment avez-vous découvert One Punch Man : avec la version redessinée de Yusuke Murata ou avec la version originale de One ?

J’ai personnellement découvert One Punch Man avec la version de One il y a pas mal de temps, mais j’ai découvert qu’elle était redessinée lorsque je prospectais des solutions pour proposer des mangas en numérique, ce qui m’a amené à étudier de près le modèle économique du Tonari No Young Jump.

Quelle a été votre impression à la première lecture de l’une et l’autre des versions ?

Pour la version de One, je sentais qu’il se passait quelque chose de puissant. Que One connaissait son sujet et qu’il s’amusait à le déconstruire avec une aisance et une maîtrise phénoménale. La version de Murata était un régal pour les yeux, d’autant plus qu’il était resté assez discret après la réalisation de l’incroyable poster d’anniversaire du Shonen Jump.

one-punch-man-saitama-2Au delà de son importante popularité en format webcomics, qu’est-ce qui vous a donné envie d’éditer One Punch Man ?

La pertinence de son propos. La manière dont il déconstruit la manière du héros, et donc sa façon d’amener le lecteur à relativiser le rôle d’un héros par rapport à son méchant, et qui fait preuve d’une incroyable maîtrise. Ce manga est le shonen absolu, celui qui brise toutes les règles, tous les fondamentaux, mais qui reste malgré tout passionnant. C’est un peu l’équivalent de Deadpool chez les comics, celui qu’on adore parce qu’il vient casser l’ambiance avec un talent fou.

Kurokawa n’a pas dû être la seule maison d’édition a vouloir publier One Punch Man en France : avez-vous rencontré des difficultés pour obtenir les droits de la série ?

Pas particulièrement, cela s’est déroulé assez simplement. Nous avons présenté notre intérêt ainsi qu’un plan de lancement ambitieux et conséquent, en accord avec notre enthousiasme pour la série, qui traduisait bien notre ambition d’en faire un titre fort aussi bien pour les amateurs de manga, mais aussi le grand public qui s’est beaucoup familiarisé avec le concept de super-héros grâce au succès des films américains de ces dernières années.

Pensez-vous que la série aurait connu le même succès en dehors du Japon sans la participation de Yusuke Murata au dessin ?

Rien n’est moins sur, car le public français est finalement très arrêté sur le style de dessin qu’il veut voir dans ses mangas. On le sait, un manga, même s’il possède la meilleure histoire de l’année, aura du mal à s’imposer si son style graphique sort des canons habituels du genre manga.

Une adaptation animée de One Punch Man a débuté en octobre dernier, produite par Madhouse. Selon vous, comment cette nouvelle version papier va-t-elle faire sa place auprès de l’animée, déjà avancée dans le scénario ?

Difficile de savoir si les spectateurs du dessin animé suivront ensuite la version papier. Ce qui est certain en tout cas, c’est que le manga sera beaucoup plus long que la série animée, puisque la série se terminera au bout de 12 épisodes qui couvriront un peu plus de la moitié des tomes sortis au Japon. Sachant que le manga va encore continuer un bon moment, cela me semble bien parti pour que les fans du dessin animé aient au moins envie de connaître la suite des aventures de notre héros!

Quelle est la (ou les) prochaine série que vous souhaiteriez éditer ?

Secret d’éditeur!!

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Crédit : ©Kurokawa

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