Beauty and the Beast : manque de substance

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2.0

Critique de Beauty and the Beast, la réinvention du conte de la Belle et la Bête par la CW et surtout remake de la série des années 80 avec Linda Hamilton et Ron Perlman.

CW vient de débuter son remake de La Belle et la Bête, série des années 80 qui avait à son affiche deux acteurs bien connus, Linda Hamilton et Ron Perlman. Cette version tente de moderniser la série originale et le conte de fée avec Kristin Kreuk (Smallville) en jeune inspecteur de la police de New York (et non plus en avocate) et Jay Ryan (Terra Nova) en ancien soldat scarifié et génétiquement modifié. En 2003, Catherine Chandler, dit Cat, est sauvée par quelqu’un ou quelque chose qu’elle décrit comme une bête, alors que sa mère venait de se faire assassiner sous ses yeux. Des années plus tard, l’adolescente est devenue une jeune femme inspectrice de la police de New York qui tente de résoudre le meurtre de sa mère. Une de ses affaires va la mener à Vincent Keller une personne sensé être morte depuis des années. Elle va alors se rendre compte que c’est lui qui l’a sauvé quand elle était plus jeune. Elle va accepter de garder son secret et ce dernier va l’aider dans son enquête.

La magie ne prend pas

La Bête est un beau jeune homme avec une cicatrice sur la joue. Cicatrice qui le rend encore plus sexy d’ailleurs. Le seul moment ou il devient bestial, c’est quand il s’énerve et que son adrénaline monte (Hulk ?) Vincent Keller est devenu « la bête » après une expérience militaire qui a mal tourné. Vincent était médecin. Il s’est engagé dans l’armée après le 11 septembre et le gouvernement a injecté un produit aux soldats pour les rendre plus forts et efficaces. Les soldats sont devenus incontrôlables et le gouvernement a tenté de tous les éliminer pour ne pas laisser de trace (Jason Bourne L’Héritage ?). Vincent a survécu et fait le mort depuis. Quelques points manquent de logique dans le passé de la bête. Vincent était médecin avant d’entrer dans l’armée mais n’a pas rejoint les troupes en tant que docteur. Il s’est laissé injecter un produit expérimental sans réfléchir aux effets secondaires ? Cela n’a pas de sens. On sait que les attentats ont secoué l’Amérique mais il devrait être plus intelligent que ça.

Catherine est sensée être une fliquette avec du ressort, qui sait se battre. On nous le montre avec une scène de combat ou elle est attaquée mais 2 minutes plus tard, Vincent arrive pour la sauver, comme il l’a sauvée 10 ans auparavant. Un rôle de demoiselle en détresse qui frustre le téléspectateur et décrédibilise le personnage de Cat. Kristin Kreuk n’est pourtant pas mauvaise actrice. Elle se retrouve aussi dans un triangle amoureux qui se met en place avec le gentil examinateur médical avec qui elle travaille et la bête, un bad boy blessé qui la repousse tout en l’observant de loin. Elle est aussi affublée d’une coéquipière qui n’a pour l’instant pas trop d’intérêt.

Des faiblesses

L’enquête parallèle est un peu faible. Une femme est retrouvée morte. On soupçonne alors le mari de l’avoir tué. Classique. Bien sûr ce dernier n’est pas très fidèle et le coupable est forcément une de ses maîtresses à qui il a menti. Une enquête facile et sans saveur. Les dialogues sont tels qu’ils prennent les téléspectateurs pour des idiots à expliquer les moindres détails. Une perte de temps qui casse le rythme narratif de la série. Chaque évènement de l’enquête est téléphoné et prévisible. Et surtout, la série se prend beaucoup trop au sérieux. Un peu d’humour n’aurait pas fait de mal.

Beauty and the Beast, comme son nom l’indique, ne revisite qu’un seul conte. Il faudra donc une bonne dose d’imagination au scénariste pour réécrire l’histoire. La télévision américaine adore le mélange des genres. Ici le procédural et le conte de fée mais Beauty and The Beast n’a rien de magique. Si vous voulez une vraie mythologie de conte réinventée intéressante, penchez vous plutôt sur Once Upon A Time ou Grimm. Bien sûr la série n’en est qu’à ses débuts, il faut du temps pour monter une mythologie profonde et intéressante. On lui donnera un peu le bénéfice du doute.

Avec Beauty and the Beast, on sent que la CW souhaite agrandir son public. Elle ajoute une série procédurale à son agenda tout en gardant cet élément fantastico-romantique que les jeunes téléspectateurs aiment tant. Mais beaucoup d’erreurs et de non sens dans ce pilote rende la série fouillis et peu crédible. cela n’attirera pas les aficionados du procédural qui préféreront un bon vieil épisode de Mentalist ou NCIS.  Mais il est certain que beaucoup de téléspectateurs de la chaîne adhéreront à ce nouveau couple qui n’en est pas encore un.  Beauty and the Beast a clairement la marque de fabrique de la chaîne et possède certains ingrédients qui peuvent accrocher le public. Deux acteurs principaux très beaux et une histoire d’amour à ses balbutiements qui peut fédérer un certain public. Même si Kristin Kreuk et Jay Ryan n’arrivent pas forcément à la cheville de Linda Hamilton et Ron Perlman. Les spectateurs seront-ils assez nombreux  ? La série est couplée avec Vampire Diaries qui fonctionne bien, cela pourra sans doute lui donner un bon coup de main.

Crédits photo ©The CW

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