Arbitrage signe le grand retour de Richard Gere sur grand écran dans la peau d’un magnat de la finance pour un thriller qui malheureusement ne fonctionne pas, surtout avec ses airs de déjà vu…

Synopsis : Robert Miller est l’un des magnats les plus puissants de la finance new-yorkaise. Fort d’une réussite exemplaire, entouré de sa femme, Ellen, et de ses enfants – dont sa brillante fille, Brooke –, il incarne à lui seul le rêve américain. Pourtant, au-delà des apparences flamboyantes, Miller est piégé. Il doit à tout prix vendre son empire à une grande banque avant que l’on ne découvre l’ampleur de ses fraudes. La liaison qu’il entretient avec Julie, une jeune marchande d’art française, complique aussi sa vie privée… Alors qu’il est à deux doigts de conclure la transaction espérée, une erreur de trop va le mêler à une affaire criminelle. Pris à la gorge, cerné de toutes parts, Robert Miller va tout risquer pour sauver ce qui compte le plus pour lui. Encore doit-il choisir ce que c’est vraiment, et il ne pourra le découvrir qu’en affrontant les véritables limites de sa moralité.

Money Money Money

En pleine crise, les vieilles gloires des années 80 et les fantasmes du monde de la bourse de la finance, de réussite d’opulence et de décadence de l’Upper West Side new-yorkais réapparaissent sur grand écran. Bon goût ? mauvais goût ? L’argent fait toujours rêver mais pas tant que ça dans Arbitrage. Sur fond de tromperie, excès, gestion de pouvoir et manipulations financières, Arbitrage ne convainc pas dans le fond, et pas tant dans la forme. avec un Richard Gere encore plus charismatique que jamais entre aventures extraconjugales, routières et financières, Arbitrage propose une vision désabusée du capitalisme sans scrupules qui malheureusement ne s’attarde pas sur l’essentiel. Avec ses fortes effluves de déjà vu, ce thriller qui se voulait psychologique et éthique réussit plus à exaspérer le spectateur qu’autre chose, et ce malgré un Richard Gere et une Susan Surandon au meilleur de leurs performances.

Un arrière goût de Wall Street

Oliver Stone nous avait déjà offert deux films qui surfent sur le même sujet : pouvoir, argent et manipulations pour préserver ce pouvoir. Deux long métrages cinglants et tortueux dans une jungle citadine new-yorkaise où tous les coups sont permis, mégalopole à l’image du modèle économique américain, gangrené par l’argent et l’avidité. Arbitrage ne réussit pas à faire mieux que son prédécesseur et faire rejaillir à l’écran la glorieuse époque des années 80. La crise n’aidant pas le sujet, Arbitrage se transforme en essai raté pour son scénariste et réalisateur Nicholas Jarecki.

Ma grosse entreprise connait la crise

Arbitrage c’est le portrait d’un nanti victime de la crise économique avec ses mauvais placements d’argent et son dernier coup à jouer pour sauver la mise , son patrimoine et sa famille. Même nanti, il est l’acteur de sa propre descente et déchance. Un Richard Gere qui refuse d’assumer les conséquences de ses actes, et surtout d’aller au bout des choses. Un homme imbu de son pouvoir mais qui au final n’a aucun réel pouvoir et se trouve bien faible face à ses actions. Se rendant compte que le charme ne suffit pas, et souvent se retourne. Un discours assez facile sur la course à la richesse qui manque de fond du début jusqu’à la fin. Un portrait lisse, personnage triste pour un grand acteur qui même s’il est toujours aussi charismatique porte le film sur ses seules épaules.

Face à lui, un Tim Roth en détective new-yorkais de tout les stéréotypes usant lui aussi de manigances et corruptions pour faire tomber ce magnat de la finance. Une prestation décevante et à la limite du mimétisme avec le jeu d’Al Pacino qui exaspère le spectateur, comme ce long métrage, qui aurait mieux fait être diffusé sur le petit plutôt que le grand écran malgré une réalisation sans reproche, le scénario ne suit pas, dommage quand on a un casting pareil.

Arbitrage : Bande Annonce


Crédit photo : ©Metropolitan Film Export