Le 24ème opus de James Bond avec Daniel Craig dans la peau de l’espion britannique légendaire sort aujourd’hui dans les salles. Un retour au classique de la franchise et tout ce qui a fait de Bond une légende.

Si Skyfall avait laissé suspecter une envie de retrouver un James Bond d’antan, Spectre est l’opus de la franchise avec Daniel Craig qui marque ce retour aux fondamentaux de la marque. Charismatique, énigmatique, puissance et flegme britannique : le James Bond que l’on affectionne est de retour dans une intrigue et un nouvel épisode qui surfe sur les classiques de la saga.

Spectre, illuminati, franc-maçons : même combat

james bond spectre daniel craigL’intrigue de Spectre est simple mais rondement menée. Un message cryptique surgi du passé entraîne James Bond dans une mission très personnelle à Mexico puis à Rome, où il rencontre Lucia Sciarra, la très belle veuve d’un célèbre criminel, incarnée par Monica Bellucci (qui bien évidemment va tomber dans les bras de l’espion). Grâce à elle, Bond réussit à infiltrer une réunion secrète révélant une redoutable organisation baptisée Spectre, qui cherche à dominer le monde et ses infrastructures…

A Londres, Max Denbigh, le nouveau directeur du Centre pour la Sécurité Nationale, remet en cause les actions de Bond et l’existence même du MI6, dirigé par M. Bond persuade Moneypenny et Q de l’aider secrètement à localiser Madeleine Swann, la fille de son vieil ennemi, Mr White, qui pourrait détenir le moyen de détruire Spectre. En s’approchant du cœur de Spectre, Bond va découvrir qu’il existe peut-être un terrible lien entre lui et le mystérieux ennemi qu’il traque.

Scénario et mise en scène basique

Dès la séquence pré-générique, on comprend très vite que Spectre sera bien loin de Casino Royale, Skyfall ou Quantum of Solace. Action survitaminée, courses poursuites en hélicoptère ou Aston Martin, tour du monde, du Mexique jusqu’à Rome en passant par le Maroc ou l’Autriche… Tout est là pour renouer avec ce que l’on connait de James Bond. Avec Spectre on ne cherche pas la nouveauté, le parcours est balisé au possible soutenant cette volonté de célébrer ce qui a fait le succès de la franchise d’antan.

daniel craig spectre sam mendes critique

On ose même faire revenir un vilain charismatique des seventies, vu dans On ne vit que deux fois (1967), Au service de sa Majesté (1969) ou Les diamants sont éternels (1971), en réinventant son histoire et même ses liens avec James Bond. Le Cerveau n’en dira pas plus. Et les références ne s’arrêtent pas là : le sbire de Spectre qui pourchasse Bond nous fait penser à un certain Requin…

James, double  « OW » (My Gwod) !

Exit le héros vulnérable et torturé. Bonjour l’espion que rien n’arrête, qui a conscience de son pouvoir sur les femmes et qui va au bout de ce qu’il entreprend. Les clins d’œil à l’humour mythique et l’irrévérence de 007 se succèdent et sont là, tout comme la mise en scène et les dialogues, pour rappeler l’apogée de la franchise et son âge d’or, marquée par un certain et indétrônable Sean Connery.

daniel craig spectre sam mendesEt ça fonctionne. Le spectateur se prend au jeu au point d’oublier que ce qui lui est présenté n’a rien d’innovant, et est même parfois déjà-vu, tant la réalisation et la mise en scène d’action sont réglés comme du papier à musique et surtout tellement « Bond ». Un retour aux sources avec moins de gadgets et plus de corps-à-corps, pour un James Bond plus 007 que jamais, un hommage au héros et personnage avant la révérence de celui qui l’interprète, Daniel Craig, comme l’a laissé croire l’acteur, qui ne semble pas enthousiaste à l’idée de revêtir le costume de l’espion une fois de plus.

Léa Seydoux : Douce potiche

Un retour aux sources qui est aussi marqué par le retour à la James Bond Girl tout aussi classique : la femme fatale et irrésistible qui tombe dans les bras de l’Homme et qui devra être sauvée à maintes reprises. Si Léa Seydoux rayonne par son charme et sa féminité, son rôle est bien loin des dernières James Bond Girls à qui l’on avait offert un peu plus de « personnalité ».

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Avec Madeleine Swann, fille de tueur et accessoirement médecin (mais ceci n’est que mentionné, on ne la verra jamais faire vraiment quelque chose de ses jolies mains), la femme redevient potiche, accessoire élégant amplifiant le charisme de la star des espions. Le spectre de Vesper Lynd (Eva Green) plane dans la tête du spectateur tout le long du film, notamment quand on y fera référence de manière peu subtile, seul véritable personnage féminin qui avait inversé la donne quant à la place des femmes dans la franchise.

Dans Spectre, on oublie toutes celles qui avaient un rôle dans l’intrigue, loin du « deus ex machina » justifiant la présence d’une aussi jolie fille aux côtés du Mâle dominant l’histoire. Tant qu’à revenir aux fondamentaux, refaisons de la femme un objet, sans scrupules. Si l’hommage aux classiques de la franchise était appréciable, le retour en arrière de la James Bond Girl l’est bien moins et souligne tout ce qui fait de ce dernier James Bond un épisode de la saga somme toute presque déjà-vu. Dommage, Spectre avait tout pour faire de ce 24ème James Bond une légende, pour le dernier film de la  franchise réalisé par Sam Mendes.

Bande Annonce : James Bond 007 Spectre

 

Crédits photos : © Sony Pictures