Blue Bloods : Trop propre

1

4.0

Fin de saison parfaite pour Blue Bloods. Un peu trop parfaite.

La famille Reagan est toujours au coeur de l’action New Yorkaise en cette fin de saison 3 de Blue Bloods. Et quelle action ! La fin d’un gang, la libération entière d’un quartier du joug d’un homme, et ses lieutenants. Si l’intrigue est correctement menée et les pièces du puzzle tombent au bon moment pour une histoire qui s’enchaîne correctement, la sensation que c’est trop facile reste bien ancrée. En l’espace de quelques jours, voire quelques heures, le NYPD met fin à un règne de terreur qui dure depuis plusieurs années, grâce à quelques tours de passe-passe, mais surtout des erreurs des gros méchants, des erreurs qu’ils ont certainement déjà commises auparavant. Mais les flics n’étaient certainement pas motivés avant.

Car la motivation est autre cette fois. Ce n’est plus une mère et son enfant qui sont tués, mais un policier, le partenaire de Jaimie Reagan. Pire encore, le maire lui-même et le grand chef de la Police, Frank Reagan, sont prîs pour cible par le gang. Tout de suite, la famille Reagan est beaucoup plus motivée, comme tous les flics de New York. Trop motivés pour certains, puisqu’ils franchissent la ligne et brutalisent un jeune, malade mental, instrumentalisé par les membres du gang.

Plongée politique

Et c’est dans ces petits moments que Blue Bloods tire son épingle du jeu par rapport à toutes les autres séries policières. Les enquêtes sont très présentes bien entendu, et souvent bien menées, mais on voit surtout la politique derrière les décisions. Grâce notamment aux personnages d’Erin et celui de Frank, tous les deux dans des positions de pouvoirs, la série nous permet de comprendre pourquoi tels ordres sont donnés et d’autres non. Pourquoi tels crimes sont prioritaires et d’autres laissés de côté. Pourquoi certains criminels sont poursuivis et d’autres relâchés dans la rue. Ce n’est pas forcement très joli, les institutions sont souvent écorchées, mais c’est réaliste. Ce qui l’est un peu moins, c’est que les membres de la famille Reagan sont souvent beaucoup trop propres sur eux, ne font de compromis que trop rarement. Ils prennent toujours la bonne décision, ils sont toujours du côté du juste et de la justice. Y compris quand Danny se fait piéger. Ils ne tirent aucune ficelle et ne profitent aucunement de leur position. Certes, discrètement, ils font en sorte de trouver des solutions, mais ça reste toujours dans la légalité la plus totale.

Trop juste

Malgré tout, cela n’empêche pas la série d’avoir ses conflits moraux, qui permettent au personnage d’évoluer, en particulier Jaimie cette saison. On sent que la prochaine saison, on retrouvera le cadet de la famille Reagan dans un état d’esprit troublé, et moins sûr de lui et de sa mission. Une position intéressante dans une famille au sang bleu, toujours sûre d’elle et de sa mission jusque là. On regrette simplement que, comme à chaque fois, comme pour chaque question, on sait déjà qu’il prendra la juste décision.

Bien écrite, bien réalisée et surtout magnifiquement jouée, Blue Bloods mérite clairement son renouvellement et plus d’attention sur elle. Elle souffre cependant de héros parfois trop parfaits, où qui ne dérapent que pour la bonne cause. La famille Reagan, bien que particulièrement attachante, est encore et toujours un peu trop propre.

Crédits Images ©CBS

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