Pieta, film sud-coréen de Kim Ki-duk, arrive dans les salles françaises le 10 avril après avoir été présentée hors compétition au festival du film Asiatique de Deauville. Lion d’Or du meilleur film de la dernière Mostra de Venise, Pieta est un thriller psychologique captivant, mais difficile par moment. 

Abandonné à sa naissance, Kang-do est un homme seul qui n’a ni famille, ni ami. Recouvreur de dettes sans pitié et sans compassion, il menace ou mutile les personnes endettées dans un quartier destiné à être rasé. Un jour, Kang-do reçoit la visite d’une femme qu’il ne connaît pas et qui lui dit être sa mère. Pour la première fois de sa vie, le doute s’installe en lui.

La famille

Pieta est avant tout un film sur l’amour. Un homme produit d’une enfance sans amour reçoit subitement celui d’une mère et change son comportement, éprouvant pour la première fois de l’empathie et la peur de perdre un être cher. La présence de l’amour familiale est présente pendant tout le film : du père prêt à se sacrifier pour garantir l’avenir financier de son enfant à la femme voulant venger son mari mutilé par Kang-do.

Sombre

Pieta est un film noir qui commence sur un concept qui l’est tout autant et ne fait que s’assombrir. Personne ne peut sortir indemne de la projection de ce film qui en a fait fuir plus d’un lors de son passage à Deauville. Sombre film sur l’amour, Pieta est aussi un thriller psychologique qui pousse le spectateur dans les recoins les plus tortueux de l’imagination de Kim Ki-duk.
Très bien ficelée, l’intrigue est pleine de surprises qui se révèlent progressivement et donnent une dimension supplémentaire au film jusqu’à la dernière scène.

Lion d’Or

L’interprétation des deux acteurs principaux, Lee Jung-jin (le fils tortionnaire) et Jo Min-su (la mère) offre une prestation d’une grande qualité qui couplé avec la réalisation et le scénario qui le sont tout autant justifie le Lion d’Or de Venise.
Lee Jung-jin est particulièrement terrifiant en tueur dépourvu d’émotion. L’acteur insuffle de l’humanité à son personnage qui découvre l’amour petit à petit.
De son côté Jo Min-su joue une mère prête à tout pour son fils et le démontre dans son jeu duplice.
Kim Ki-duk, le réalisateur, choisit des décors et une photographie sombres qui viennent se mettre en résonance avec les thèmes du film. Du quartier artisanal et labyrinthique de Séoul à l’immeuble en construction ou en ruine, Piéta n’a rien de glamour et tire profit de sa noirceur.

 Pieta un film qui ne laissera personne indifférent avec un scénario brillant écrit et une interprétation juste et forte. Cependant, la noirceur des thèmes abordés et certaines scènes font que ce film sera plus accessible aux habitués du cinéma asiatique qui savent qu’en général, il faut avoir l’estomac bien accroché.

Pieta – Bande Annonce VOSTF

 

Crédits Photos : ©Pretty Pictures