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Remakes : Ces films français qui inspirent Hollywood

8 août 2014, 10h24 0

Retour sur 15 films français et leurs remakes américains, plus ou moins réussis.

Suite au succès ces dernières années de Intouchables ou encore Bienvenue chez les Ch’tis, on a vu émerger des projets de remakes étrangers, en particuliers américains. Mais ce phénomène n’est pas nouveau et remonte aux années 80 où on a assisté, jusqu’aux années 2000, à une série de transpositions outre-Atlantique de films comme Trois hommes et un couffin, La totale, Neuf mois, Un indien dans la ville pour ne citer qu’eux. Le Cerveau s’est penché sur 15 films ou courts métrages français qui ont inspiré Hollywood… pour le meilleur comme pour le pire.

La totale (1991) / True Lies (1994)

Parmi les remakes les plus cultes, et les plus célèbres, il y a bien évidemment celui du film de Claude Zidi La totale, transposé en True Lies, avec James Cameron derrière la caméra et au scénario. Arnold Schwarzenegger, Bill Paxton et Jamie Lee Curtis remplacent Thierry Lhermitte, Michel Boujenah et Miou-Miou. La version américaine a un peu plus d’action et repose un peu moins sur la comédie, ce que l’on peut attendre au vu du casting. Il s’agit d’un des remakes américains de films français qui a eu le plus de succès aux Etats-Unis.

Trois hommes et un couffin (1985) / Trois hommes et un bébé (1987)

S’il est un remake célèbre, c’est bien celui de Trois hommes et un couffin, traduit en France sous le titre Trois hommes et un bébé. Le trio français de Roland Giraud, Michel Boujenah et André Dussolier a été remplacé par Ted Danson, Tom Selleck et Steve Guttenberg, sous la direction de Léonard Nimoy. Cette version a eu un certain succès puisqu’elle a même eu droit à une suite, réalisée par Emile Ardolino : Tels pères, telle fille.

Un indien dans la ville (1994) /Un indien à New York (1997)

Si La totale n’est pas le seul film avec Thierry Lhermitte à être l’objet d’un remake américain, Un indien dans la ville a vu, avec Un indien à New York, une adaptation aussi ratée qu’est réussi True Lies. Le premier film est très vite devenu culte que ce soit avec son humour, ses citations, et même la chanson “Chacun sa route”. Le remake a été réalisé par John Pasquin, avec Tim Allen et Lolita Davidovich. Le critique américain Roger Ebert a été l’un des plus célèbres détracteurs des deux films.

Taxi (1998) / New York Taxi (2004)

Le film culte de Gérard Pirès Taxia eu droit à un remake intéressant avec un acteur de choix pour reprendre le flambeau de Frédéric Diefenthal : Jimmy Fallon. On retrouve le principe du film français avec, toujours dans la surenchère, Queen Latifah à la place de Samy Naceri. Si la critique a été négative, le film a rapporté en tout 69 millions de dollars à travers le monde pour un budget de 25 millions : il est donc un pari réussi pour les studios. Une adaptation en série, Taxi Brooklyn, a aussi été créée en 2014.

Banlieue 13 (2004) / Brick Mansion (2014)

Le film de Pierre Morel Banlieue 13 a été adapté dix ans après sa sortie, aux Etats-Unis, sous la direction de Camille Delamarre, pour devenir Brick Mansions. Si on a vu David Belle reprendre le rôle principal, tandis que Cyril Raffaeli a été remplacé par Paul Walker, peu de divergences entre les versions : un flic se fait aider d’un adepte du parkour pour retrouver une bombe volée par des gangsters. Il faut noter que la sortie du film a été repoussée en raison du décès tragique de ce dernier en 2013. Mais il a eu des résultats plus que modestes tant aux Etats-Unis qu’en France.

Mon père ce héros (1991) / My Father, ce heros (1994)

Dans la vague des remakes américains des films français dans les années 90, on trouve Mon père, ce héros / My father, ce héros qui a la particularité d’avoir vu Gérard Depardieu reprendre son rôle principal. Aux Etats-Unis, la jeune Katherine Heigl remplaçait Marie Gillain. La présence de Francis Veber, scénariste français expérimenté, au scénario du remake, n’a pas empêché la critique d’être extrêmement négative avec 15% sur Rotten Tomatoes : l’humour français a semble-t-il eu du mal à passer.

Les Liens du sang (2008) / Blood Ties (2013)

Les Liens du sang, de Jacques Maillot a une spécificité : s’il a été adapté aux Etats-Unis cinq ans après sa sortie française, le remake Blood Ties a été fait par un autre Français, Guillaume Canet, qui avait un des rôles principaux du premier. En 2008, Guillaume Canet et François Cluzet se partageaient l’affiche. La nouvelle version voyait Clive Owen et Billy Crudup mais a été un gros échec commercial.

A bout de souffle (1960) / A bout de souffle Made in USA (1983)

Même la Nouvelle Vague a eu droit à ses adaptations : A bout de souffle, le film culte de Jean-Luc Godard, est devenu A bout de souffle Made in USA. Le réalisateur a été remplacé par Jim McBride et Jean-Paul Belmondo par Richard Gere. Dans l’original, un jeune criminel séduit une étudiante américaine parisienne alors qu’il est recherché pour avoir tué un policier. L’intrigue est déplacée aux Etats-Unis et la culture américaine est très présente dans la nouvelle version.

Neuf mois (1994) / Neuf mois aussi (1995)

Réalisé par et avec Patrick Braoudé en 1994, Neuf mois a été l’objet d’un remake réalisé l’année suivante par Chris Colombus avec Hugh Grant en tête d’affiche. Les deux films voient une intrigue similaire et le deuxième film a eu des recettes de 138,5 millions de dollars à travers le monde. Mais les spectateurs et les critiques sont majoritairement d’accord sur le fait que le psychanaliste qui fait face à la grossesse de sa femme est beaucoup plus drôle dans sa première version.

Boudu sauvé des eaux (1932) / Le clochard de Beverly Hills (1986)

Parmi les remakes les plus étranges, on trouve Boudu sauvé des eaux (déjà adaptation d’une pièce de théâtre de 1919), réalisé par Jean Renoir en 1932, devenu Le clochard de Beverly Hills en 1986 par Paul Mazursky avec Nick Nolte dans le rôle principal. Le film est devenu l’année suivante une série de 13 épisodes. Down and Out in Beverly a eu l’honneur d’être la toute première série annulée par la Fox. Gérard Jugnot en a fait aussi un remake en 2004.

Le dîner de cons (1999) / The Dinner(2010)

Parmi les adaptations les plus contestées, on trouve aussi celle de la pièce et du film de Jacques Veber, Le dîner de cons. Ici, Steve Carrell a pris la place de Jacques Villeret, face à Paul Rudd qui reprend le rôle de Thierry Lhermitte. Le principe du film reste le même, sans malheureusement l’humour inhérent à la langue française. Ou la preuve une fois de plus que certains humours sont typiquement nationaux.

Les visiteurs (1993) / Les visiteurs en Amérique (2001)

Parmi les remake ratés certains le sont de manière surprenante. Car le remake des Visiteurs, les Visiteurs en Amérique, a été tourné par Jean-Marie Poiré avec Jean Reno et Christian Clavier. Le film n’a même pas l’excuse du changement de réalisateur qui n’aurait pas bien compris le film original. On se demande même pourquoi il n’a pas gardé les noms de Godefroy de Montmirail et Jacquouille pour en faire Thibaut de Malfete et André le Päté. Le film a fait un véritable bide puisqu’il a rapporté 16 millions de dollars pour un budget de 35 millions.

Le salaire de la peur (1953) / Le convoi de la peur (1977)

Parfois, les grands réalisateurs s’inspirent entre eux. Ainsi, Le salaire de la peur de Henri-Georges Clouzot devient Le convoi de la peur de William Friedkin. Cette histoire de quatre Français perdus dans le Guatémala et chargés de transporter 400 kilos de nitroglycérine a inspiré le réalisateur de L’exorciste qui a même fait appel à un acteur depuis connu plus tard pour son rôle de l’inspecteur Maigret, Bruno Cremer. Le remake a été nommé en 1978 pour l’oscar du meilleur son et a failli, pour l’anecdote, avoir Steve McQueen au casting.

La jetée (1962) / L’armée des douze singes (1995)

Un remake moins connu est L’armée des douze singes. Il est librement inspiré d’un court métrage français, La jetée, réalisé en 1962 par Chris Marke. Filmé comme un diaporama de photos en noir et blanc, commenté, il débute par un enfant qui voit un homme mourir, à l’aéoport d’Orly, dans les bras d’une femme. Après le déclenchement de la Troisième Guerre Mondiale, le héros, adulte, est envoyé dans le passé où suite à de multiples aventures, il finit par mourir devant ses propres yeux d’enfant. L’armée des Douze Singes sera bientôt l’objet d’une série sur SyFy.

LOL (2009) / LOL USA (2012)

LOL USA fait partie de ces remakes qui restent sous la main du réalisateur original. Lisa Azuelos a écrit et réalisé les deux versions qui sont des copies conformes. En France, Christa Theret a le rôle principal. Dans la version américaine, c’est Miley Cyrus. Sophie Marceau est de son côté remplacée par Demi Moore. Si on note des différences comme le voyage scolaire qui a lieu à Londres ou à Paris selon la version, et quelques clichés bien sentis sur la France dans la version américaine, les films se ressemblent trop et on regrette même qu’un Américain ne s’en soit pas chargé pour apporter sa patte personnelle.

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