Mad Men : Memento Mori (Spoilers)

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5.0

Le phénomène Mad Men est de retour sur AMC avec un season premiere d’une heure trente. Toujours réalisée, interprétée et écrite avec brio, l’ambiance enfumée de Sterling, Cooper, Draper, Price revient sur les écrans dans un double épisode magistral.

Inferno

L’épisode commence avec un plan en vue subjective d’un homme en train de recevoir un massage cardiaque. Le plan d’après est sur une plage Hawaiienne avec Megan en bikini et Don lisant L’Enfer de Dante. Le contraste de la séquence est propre à la série et revient tout au long de l’épisode.

Les Mad Men, ces hommes qui mènent la vie de rêve avec belles femmes, argents et lieux exotiques, ont tout ce qu’ils pourraient rêver d’avoir et pourtant ne sont pas satisfaits.
Comme le dit Roger Sterling, la vie n’est qu’une succession de portes, que l’on croit impossible à passer, et qui se referment derrière nous au fur et à mesure que l’on progresse. Don et lui contemplent la fin de leur vie en se demandant pourquoi et à quoi bon ?
Roger délicieusement cynique comme à son habitude, finit par craquer devant la vie (ou la mort) lorsque deux décès le touchent dans une courte période.
Don est, lui, secoué par sa rencontre avec un jeune soldat en partance pour le Viet-Nam qui a toute la vie devant lui et une forte probabilité de mourir. Ayant embarqué son briquet par erreur, Don rejette ce memento mori, ne sachant plus quoi faire. Heureusement, un photographe est là pour lui rappeler qu’il faut être soit-même (difficile quand on vit sous le nom de quelqu’un d’autre).

L’Évolution de Peggy

Les femmes ne sont pas délaissées dans cet épisode. À la fin de la saison 5, Peggy prenait ses ailes et allait travailler pour la concurrence. On la retrouve maintenant plus affirmée dans ses nouvelles fonctions, travaillant le soir du réveillon, tout en faisant travailler les autres. Elle est devenue sous tout les égards une version féminine de Don. Elle ne prend pas de gants avec ses subalternes, trouve des idées dans les moments difficiles et semble être dans une relation qui l’indiffère. Elle a visiblement plus de plaisir à parler avec son ancien collègue qu’avec son cher et tendre.  L’élève a rattrapé le maître.

Du côté de chez Betty

Betty a toujours été un personnage étrange et mélancolique. Si la saison 5 était une descente aux enfers pour elle, elle semble avoir retrouvé son équilibre (et la ligne) dans cet épisode. Mais quand le portrait de la belle-famille semble parfait (elle s’entend avec sa belle-mère ! ), elle se lance dans une suggestion de viol d’une adolescente avec un sens de l’humour à glacer les os. Puis elle s’inquiète pour la même ado, alors qu’elle l’imaginait subir les pires sévices quelque temps plus tôt. Poussée par un altruisme étrange, elle va dans un endroit mal famé pour qu’on lui rappelle qu’elle n’aime pas sa vie.

L’air du temps

Mad Men c’est une esthétique léchée qui nous rappelle que la série se passe dans les années soixante. D’une plage hawaiienne aux bureaux de SCDP, rien ne vient briser l’illusion. Les looks des hommes plus jeunes et influençables de la série montrent que les Beatles sont à la mode. Christina Hendricks est toujours voluptueuse et son passage dans l’épisode est bref, mais remarquable.
Enfin, que dire de la jeune demoiselle Draper qui devient une grande fille, adolescente qui n’a pas la langue dans sa poche et passe son temps au téléphone. Le temps passe.Mad Men revient avec un épisode fort sur ses thèmes de prédilection, montrant que l’argent ne fait pas le bonheur. Avec sa qualité habituelle, la série laisse présager une saison de questions existentielles pour Don et les autres tout ça en finesse.
À suivre.

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