Découvrez le film de David Moreau, Seuls, adapté de la Bande Dessinée à succès de Fabien Vehlmann et Bruno Gazzotti : Un véritable blockbuster de science fiction réussi !

Comment réagiriez vous si, un matin, vous vous réveillez seul, dans une ville déserte, entouré d’une épaisse fumée semblant infranchissable ? Cette épreuve, c’est celle que vont vivre Leïla (Sofia Lesaffre), Dodgi (Stéphane Bak), Terry (Jean Stan du Pac), Yvan (Paul Scarfoglio) et Camille (Kim Lockhart) dans le film Seuls de David Moreau, à qui l’on devait le très étonnant Ils et le plus classique 20 ans d’écart. La particularité de Seuls ? La Bande Dessinée dont il est adapté.

Car Seuls est avant tout une série de Bande Dessinée à succès, menée de mains de maîtres par Fabien Vehlmann et Bruno Gazzotti. Un succès d’autant plus intéressant que cette œuvre, pourtant estampillée jeunesse, à su toucher un  public bien plus large, en évoquant des sujets de plus en plus matures, sachant à la fois séduire les jeunes adolescents découvrant la Bande Dessinée, comme les adultes amateurs de ce médium.

Film de genre réussi

10406654David Moreau et son casting de très bons jeunes acteurs avaient donc face à eux un défi non négligeable : celui de parvenir à adapter sans accrocs une bande- dessinée déjà connue du grand public et très apprécié par ce dernier. Un pari dangereux pour un film de genre français, fait rare, à relever.

Avec un film de fantastique aux limites de la SF prenant par moments des allures de blockbusters, tout en conservant le charme d’une réalisation très soignée, parsemée de plans d’une grande finesse et doublé par un excellent jeu d’acteur de la part de ses jeunes acteurs très prometteurs, on peut sans beaucoup d’hésitation répondre que oui, le pari est tenu.

Dans un paysage cinématographique français souvent monolithique, Seuls se pose comme une véritable respiration, un appel d’air qui saura entraîner dans les salles obscures un public de néophytes, autant que de connaisseurs

De la finesse du scénario original à son adaptation

Lorsque que Leïla se réveille ce matin là, quelque chose ne va pas. Ses parents ne sont pas derrière elle, son téléphone ne capte aucun réseau, mais, plus inquiétant, la ville semble totalement déserte, comme si la population s’était tout simplement évaporée. Prise de panique, elle cherche à trouver quelqu’un, ou quelque chose pour lui expliquer ce qu’il se passe. Elle fait alors la rencontre de Terry et Camille, puis de Dodgi, un jeune homme très mystérieux, et enfin Yvan, fils d’un banquier milliardaire. Ensemble, ils vont tenter de comprendre ce qu’ils leur arrivent, d’autant que le temps presse : une épaisse fumée se déplace tout autour de la ville et menace de les engloutir, sans parler de cet personne armée de couteaux qui semble leur en vouloir. Car après tout, sont-ils vraiment seuls?

bruoillard

 

Si cet ambitieux scénario paraît pour le moins alléchant, il resterait lettre morte sans un excellent jeu d’acteur. Et sur ce point, le casting de David Moreau (The Eye, Ils, 20 ans d’écarts) n’a rien à envier à ses homologues hollywoodiens du même âge. Car, ce qui fait la grande force de Seuls, c’est la performance de ses jeunes comédiens qui, chacun dans leur style, ont su apporter une réelle profondeur aux personnages créé par Fabien Vehlmann et Bruno Gazzotti.

Sofia Lesaffre campe une Leïla courageuse, forte mais emprise de doutes. Stéphane Bak un Dodgi froid qui s’ouvre petit à petit pour révéler un personnage moins linéaire qu’il n’y parait, Jean Stan du Pac incarne un Terry adolescent à la fois terrifié et plein d’énergie, Kim Lockhart une Camille fragile mais déterminée et Paul Scarfoglio un Paul entre le pleutre et le petit génie.

IMAGE2La grande réussite de Seuls, c’est d’avoir réussi à porter à l’écran des personnalités variées sans être clichés – comme on aurait tendance à l’être dans un cinéma généraliste en France : aucun des acteurs ne donne un jeu unilatéral, tous sont dans la nuance, ce qui est d’autant plus agréable qu’il est rare que de jeunes comédiens parviennent à offrir une telle performance. On notera tout particulièrement la prestation de Sofia Lesaffre, mise en avant par David Moreau dans son film à l’instar de Stéphane Bak, Dodgi étant le personnage le plus mis en avant dans l’œuvre originale. Un choix intelligent, puisque le personnage de Leïla s’avère moins manichéen que son homologue masculin, plus abrupte, et surtout, un beau porte étendard de jeune femme forte, qui ferait presque rougir une certaine Katniss Everdeen.

Haletant et plein de promesses.

Difficile de ne pas rester tendu tout au long de cette épopée que vivent les protagonistes. Les péripéties s’enchaînent, soigneusement entrecoupées de sections plus calmes où David Moreau permet à ces acteurs d’offrir un peu plus de rondeur à leurs personnages. On s’attache très vite à ce groupe perdu mais bien déterminé à découvrir ce qu’il leur arrive. On tremble avec eux, on s’amuse à leur côté lorsqu’ils parviennent à se détendre, moments d’une belle justesse où leur instinct de survie s’efface au profit de leur caractère d’adolescent, plein de futilités et de naïveté mises à rude épreuve.

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Épreuve qui ne semble pas se résoudre au terme du film, puisque le réalisateur prévoit de toute évidence d’apporter une suite à cette aventure. Et pour cause : difficile d’adapter en 1h30 de film un récit qui s’étale sur une dizaine de tomes au moment de sa sortie. C’est donc peut être le début d’une belle série de films qui s’annonce avec ce premier opus de Seuls. Une série de films de genre franco-français, qui pourraient bien marquer un tournant de l’histoire du cinéma de notre pays, où le genre n’est pas l’apanage des cinémas, face à la comédie populaire.

Si il est préférable de ne pas avoir lu la Bande Dessinée afin de ne pas se voir gâcher le plaisir de l’intrigue, le Cerveau vous recommande chaudement cette jolie surprise du cinéma français qui sort aujourd’hui en salle. Cependant, les aficionados de l’œuvre originale trouverons dans Seuls une nouvelle vision de la Bande Dessinée, peut être un peu plus mature, mais certainement tout aussi intéressante que ce blockbuster qui pousse les limites du cinéma français traditionnel et prouve que du talent, en France, ce n’est pas ce qui manque.

Seuls : Bande Annonce


Crédits : Studio Canal