Le Cerveau a écouté la bande originale de Shame et a été conquis.

La bande originale de Shame, dernier film de Steve McQueen, est sortie quelques jours avant le film. Se passant dans la ville de New-York, l’ambiance apportée au long métrage par cette bande originale est classique. Non seulement avec de la musique classique au sens restreint du terme, mais avec aussi des classiques du jazz, du disco et une formidable version de New York, New York, chantée par Carey Mulligan.

Un compositeur discret

Steve McQueen a fait appel, pour les morceaux originaux, à Harry Escott, compositeur britannique. La carrière de ce jeune compositeur né en 1976 a débuté en 2005 avec Hard Candy, Ghosts, Deep Water. On lui doit aussi plus récemment On the Road to Guantanamo, Shifty, et I Am Slave. Shame est l’une de ses rares compositions en solo, travaillant habituellement avec Molly Nyman.

Un film audacieux

Shame est un film produit par Fox Searchlight et réalisé par Steve McQueen dans lequel Michael Fassbender tient la vedette. Il incarne un trentenaire new-yorkais, professionnellement accompli, mais avec une addiction dont on parle aujourd’hui de plus en plus dans les médias : il est accro au sexe, et a du mal à envisager ses rapports avec les femmes en dehors de la sexualité. Jusqu’au passage de sa sœur  à New York pour quelques jours chez lui. Il peine à cacher son problème, et sa sœur fera tout pour l’aider à se soigner. Le film est interdit aux moins de 18 ans en raison de scènes explicites.

Un album hypnotique et obsessionnel

Dans cet album, le mélange entre tous ces compositeurs et auteurs participe de la réussite de l’ensemble. Rythmes obsessionnels, hypnotiques rappellent les pulsions refoulées du personnage principal  victime d’une addiction sexuelle. Tout est là pour souligner cette obsession intime, cette drogue. Le choix de I Want Your Love, de Chic, traduit très bien cet esprit qui célèbre le sexe, qui l’a rendu esclave et l’obsède désormais. I Want Your Love, oui, mais celui de toutes les femmes. Les autres titres disco ou pop sont dans la même tonalité. Genius of Love de Tom Tom Club couronne le tout.

Les choix de l’œuvre de Glenn Gould ne sont pas non plus anodins. Entre intimité et balade, on se laisse promener dans la souffrance et la légèreté, l’ambivalence de ce besoin oppressant. Harry Escott a d’ailleurs très bien saisi cela dans ses compositions, et ses crédits de fin concluent Shame dans une harmonie parfaite. New York New York chanté par Carey Mulligan est par ailleurs un petit bijou à écouter absolument.

A écouter, voire aimer

L’hétéroclisme des morceaux rend cette bande originale difficile à classer, dans le bon sens. Elle ravira les amateurs d’une ambiance à la fois hypnotique et classique. Le Cerveau a été conquis ! Le lecteur est prévenu de la spécificité de la bande originale. S’il aime cette ambiance, il sera conquis tout autant que le Cerveau. Et ira voir Shame s’il ne l’a pas encore vu.

Bande-annonce version New York New York

Crédits photo ©Fox Searchlight