Critique du film Beyond Lies, premier film de Pamela Romanowsky avec James Franco et Amber Heard. Un film sur les souffrances d’un auteur en manque d’inspiration.

En manque d’inspiration pour son prochain roman, Stephen Elliott s’intéresse de près au procès d’un meurtrier, dont il remet en cause la culpabilité. Il décide de mener sa propre enquête, au risque de faire ressurgir son passé sur lequel il avait pourtant tiré un trait. Son obsession pour la vérité dépasse rapidement l’enquête et le confronte à ses propres doutes, sur son père notamment qui l’a abandonné et à qui il n’a jamais pardonné…

Un premier film en surface

beyond-lies-james-franco-en-auteur-torture-critique-1Beyond Lies est un premier film et ça se voit. Un premier film avec des airs de film d’étudiant, certes talentueux mais encore fragile. La jeune réalisatrice et scénariste, qui adapte ici les mémoires de Stephen Elliott, a voulu trop en faire en peu de temps. Chaque sujet abordė n’est jamais complètement exploré et les histoires secondaires ont du mal à trouver une certaine cohésion. On a droit au syndrome de la page blanche, à l’addiction aux drogues, à l’enfance torturée qui pousse à trafiquer la vérité, à un procès pour meurtre, au masochisme et une auto-destruction du personnage principal.

Tout est un peu brouillon et manque d’une véritable introspection pour le personnage principal incarné par un James Franco qui, s’il fait le job et offre une prestation solide, aurait pu être bien meilleur. Il manque clairement de passion et Amber Heard est sans saveur dans le rôle d’une journaliste du New York Times qui couvre le procès pour meurtre de Hans Reiner (Christian Slater), riche entrepreneur accusé d’avoir tué son épouse.

Un talent sous-employé

Beyond Lies contient tout de même des sujets importants et intéressants notamment les démons passés de Stephen et la relation plus que compliquée qu’il entretient avec son père. Il en a modifié des éléments ou s’était persuadé de certaines choses qui ne sont jamais arrivées. Stephen a tendance à modifier la vérité comme ça l’arrange. C’est un narrateur qui n’est pas fiable et on s’en rend compte à mesure que le film avance. Le film est sensé être une introspection pour un homme dont la vie a été un enfer, qui a perdu sa mère très jeune et qui a une relation difficile avec son père. Un père qu’il a décidé de rayer de son existence. Si on comprend ce qu’a voulu faire passer la cinéaste, elle ne réussit pas à complètement approfondir son sujet. Un sujet lourd qui demande plus de réflexion.

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©Le film offre des flashbacks qui ne sont pas fiables puisqu’ils sortent de la mémoire tronquée de Stephen. Les face-à-faces avec son père sont quant à eux criant de réalisme surtout quand la vraie vérité éclate et qu’on se rend compte qu’ils sont tous les deux à blâmer pour leurs souffrances. Leurs scènes donnent du relief au film. Le sujet de Beyond Lies est un sujet qui renvoie un auteur à ses propres malheurs, à des souffrances internes infligées à soi-même. Le long-métrage aurait pu être encore plus en introspection et porter vers une analyse plus profonde. Malheureusement, Romanowsky reste en surface. Le talent de Ed Harris reste une force dans ce film qui est loin d’être raté mais qui n’est pas inoubliable. Beyond Lies devrait faire partie de ces films qui vous hantent quelques heures après l’avoir vu et ce n’est pas le cas. On le regrette parce que la réalisatrice semble avoir un oeil aiguisé et du talent.

Beyond Lies le trailer

Crédit Images ©Rabbit Bandini Productions