Ce mercredi sort en salle Kong Skull Island. Un film qui lance pour les studios Warner l’univers étendu de monstres inspirés par le cinéma d’antan, celui du noir et blanc, et autres influences japonaises Kaiju. Un divertissement aux allures colossales qui cherche à scotcher son spectateur à coup d’explosions et de grosses bêtes, ainsi qu’un casting 5 étoiles, qui ne fonctionne pas au-delà du visuel. La critique, déçue, du Cerveau.

Pourquoi ?… Pourquoi Pas ?!

KONG: SKULL ISLANDKong Skull Island c’est donc l’histoire de l’île qui a abrité la célébré bête mythique du cinéma, le Roi Kong, King Kong. Nouvelle histoire, nouvelle mythologie pour un univers qui se veut bien plus vaste qu’un gorille géant sur une île. Un univers offrant un semblant de mysticisme qui aurait pu fonctionner, relié à celui de Godzilla, si les scénaristes du film avaient pris le temps de l’explorer. Tout le problème de Kong : Skull Island : une idée alléchante pour une exécution un peu, si ce n’est beaucoup, foireuse.

Un peu de mystique, un peu d’écologie, un peu de guerre, beaucoup de guerre, des inspirations clairement recherchées dans des films cultes comme Apocalypse Now ou Platoon – qui virent d’ailleurs à la parodie – des monstres et des séquences des meilleurs nanars possibles, des pieuvres géants aux énormes araignées, on rajoute un soupçon de dialogues gentillets et caricaturaux, un peuple mystique qui ne parle pas, un vieux fou perdu sur l’île depuis plus de 40 ans, des explosions du Napalm… Et voici la recette de Kong Skull Island.

Visuellement titanesque

Pourtant la volonté de faire un bon film était là dès le début. Inspiré par l’époque dans lequel le film est installé, le réalisateur a voulu rendre hommage à ses soldats et mixer les genres, en s’inspirant de films cultes de guerre, comme Apocalypse Now. Si au début ses inspirations étaient bien heureuses, offrant une plus-value à un blockbuster qui mise tout sur la réal et ses effets spéciaux, au bout d’une heure, les zooms, et autres close-up sur nos chers soldats, portés par des musiques rock, arrivent à saturation.

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Surtout que ces séquences viennent s’ajouter à d’autres dopées à bloc en effet-speciaux, et autres paysages de synthèses aussi réalistes que les paysages de Pandora d’Avatar. Il n’y a pas à dire, Kong Skull Island est une prouesse visuelle, qui sied parfaitement à un visionnage en IMAX, une belle réussite technique, qui cherche fusionner les genres, du film de guerre à celui d’aventure, et d’exploration, aux films de monstres. Un film ambitieux dans sa technique et visuellement titanesque. Quant au reste…

Casting de choix pour caricatures

Kong skull island critique brain damaged image 4Le cerveau misait tout sur le casting hollywoodiens du film : l’excellente Brie Larson dans le rôle d’une photographe engagée, Tom Hiddleston en traqueur mercenaire, et Samuel L.Jackson, Colonel des armées, véritable machine de l’armée américaine et John Goodman en scientifique fou. Si au début le casting annonce des personnages intéressants et variés, avec une certaine rondeur et psychologie, pour un film qui tient sur des phénomènes irréels, ces derniers virent chacun dans la caricature la plus grotesque possible pour ce qu’ils sont.

La photographe engagée et trop engagée et veut sauver l’île de la folie de la guerre, le scientifique est content d’avoir enfin la preuve de ce qu’il clame, le rescapé un vieux fou rigolo, le colonel est un guerrier vindicatif que la guerre a changé, et le traqueur un véritable héros et leader bienveillant. Chacun y va de sa pose épique, en mode « aventurier héroïque » dans certaines scènes, que tous deviennent risibles très rapidement.

Superficiel

Des personnages superficiels qui viennent s’ajouter à des séquences parfois WTF : le Cerveau pense particulièrement à celle où Kong se désaltère dans un lac avant de combattre une pieuvre géante et d’en faire son déjeuner (True Story). Comme un mauvais nanar. On pense à l’attaque de l’araignée géante, ou au tronc d’arbre qui en fait est un éphémère mutant.

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King Kong d’ailleurs est le plus décevant dans le film. Alors qu’il offre le titre au film de John Vogt Roberts ce dernier est quasi absent des trois quarts de la narration. Allez disons-le : Kong ne fait que de la figuration avant la dernière séquence de combat avec le lézard bizarre géant. Et c’est bien dommage car il aurait dû avant tout être la star de ce long-métrage titanesque, au lieu de s’égarer dans un étalage de monstres divers et variés, ou dans des logorrhées verbales insipides entre les personnages. Kong n’est qu’un deus ex-machina pour l’intrigue. Une excuse qui permet à certain de se donner un but et à d’autres de chercher à survivre, même si l’on tente de présenter comme un personnage mystique. Et c’est bien dommage.

Soirée nanar

Co-production Chinoise, Kong Skull Island est assurément un produit pour le marché asiatique, notamment avec ses influences Kaiju ou monstres Coréens. Chose que l’on comprend dès la première scène ou deux soldats se retrouvent coincé sur l’île, l’un japonais, l’autre américain. A trop vouloir présenter et établir les bases de l’univers étendu, Kong est bien loin du Godzilla de Gareth Edwards et s’affiche comme un véritable nanar à voir avec ses potes lors d’une soirée bière-pizza. Il aurait pu être bien plus, et c’est bien dommage.

Kong Skull Island : Bande Annonce

Crédit photo : ©Warner