Deauville 2013 : Masterclass Les Bêtes du Sud Sauvage « Les studios ne se soucient pas des spectateurs »

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Christopher Vogler, connu pour son travail de narration à Hollywood et son livre The Writer’s Journey (le Guide du scénariste) s’est livré à une analyse filmique des Bêtes du Sud Sauvage, lauréat du grand prix du jury lors de l’édition 2012 du festival.

C’était hier à Deauville : une Masterclass dédiée au film Les Bêtes du Sud Sauvage, primé l’année dernière au Festival Américain de Deauville et Caméra d’Or au 65ème Festival de Cannes. Pendant plus de deux heures, Christopher Vogler, script-doctor et écrivain a présenté son interprétation des thèmes présents dans le film à travers le spectre du voyage du héros de Joseph Campbell et ses différentes résonances présentes dans ce film.

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Hollywood et la fabrique de l’image

Interrogé sur les studios et les films atypiques comme les bêtes du sud sauvage, Christopher Volger a déclaré que « les studios faisaient des films sans se soucier de la santé de ses spectateurs et ne se demandent pas quels sont les nutriments nécessaires à la bonne santé du public. La plupart des films sont tous les mêmes, comme ci on donnait beaucoup de sucre, mais ils ne se demandent pas quelles sont les aliments, les valeurs, qui permettront aux publics d’avoir un esprit sein. Il faut donc soutenir les films comme celui-là qui permette de contre balancer les effets néfastes des films commerciaux. Les films originaux arrivent dans le système comme par accident ».

Mythes et Voyage du Héros

les betes du sud sauvage afficheLes Bêtes du Sud Sauvage offre également des scènes qui renvoient à de nombreux films comme Le pont de la rivière Kwai (pour le barrage), To kill a Mocking Bird mais également L’Odyssé de Pi, Moonrise Kingdom, Le Labyrinthe de Pan, tous des films du point de vue des enfants.

Pour Christopher Vogler, la peur représentée dans le film par les aurochs qui effraient la petite Hushpuppie, renvoit à différents éléments du bouddhisme (l’éléphant s’agenouillant devant Bouddha), mais également au plus vieux récit de l’Histoire, Gilgamesh avec le monstre Umbaba s’agenouillant devant le roi.

L’analyste a précisé aussi que « ces monstres sont une expression extérieure de nos peurs pour que nous puissions les affronter ». Le film offre également des éléments des Tall Tale, contes de la démesure, ces histoires de folklore américain qui mettent en avant des personnages grands, forts et parfois magiques. « Cette démesure apparaît dans la façon dont le père parle de la mère de Hush Puppies qui avait des pouvoirs surnaturels  et qui pouvait faire bouillir de l’eau juste en entrant dans une pièce. »

Pour ceux qui sont intéressés par Volger et son travail d’analyse et de narration, plus d’informations sont disponibles sur son site : www.christophervolger.com. Quant aux Bêtes du Sud Sauvages le film est disponible à la vente en DVD et Blu Ray depuis le 2 mai 2013.

Crédit photos : ©Droits Reservés/© ARP Sélection/©Brain Damaged corp

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