Après les deux horreurs qu’étaient les films 4 Fantastiques, la 20th Century Fox reboot la franchise pour un retour perfectible mais plein de bonnes idées ouvrant sur une autre vision possible des films de super-héros.

De tous les personnages Marvel à graviter dans l’univers du cinéma depuis une dizaine d’années, Les 4 Fantastiques est sûrement la dernière à attendre un reboot de ce nom (Daredevil ayant eu sa salvation grâce à Netflix). Il faut dire qu’avec un matériau de base aussi difficile à adapter (pas d’identités secrètes, pas de réels enjeux contemporains, même en comics Les 4 Fantastiques ont du mal à garder la dragée haute), le défi était de taille et se planter était chose facile. Le Cerveau s’attendait honnêtement au pire mais le résultat, bien qu’imparfait, est au final particulièrement encourageant.

4 garçons dans… une autre dimension ?

Les 4 fantastiques illus2Reed Richards est un génie précoce capable de grandes choses mais ses parents ne comprennent pas l’importance de ses découvertes. Ben Grimm est le petit dernier d’une famille vivant à Yancy Street, un quartier connu pour être malfamé, et se fait maltraiter par ses grands frères. Susan Storm est orpheline depuis la guerre du Kosovo mais son génie lui a permis d’être recueillie par le scientifique philanthrope Franklin Storm, lui-même père de Johnny, jeune homme brillant par son attitude de tête brûlée. Tous les quatre vont être réunis pour travailler sur un projet de portail inter-dimensionnel lancé par Reed mais initié par un cinquième larron au tempérament plus conflictuel, le génial Victor Von Doom. Le projet est un succès mais lorsque Reed, Victor, Johnny et Ben décident d’utiliser l’invention pour la première fois, les choses tournent vite au vinaigre…

Oliver Twist

Comme expliqué dans l’entête, les 4 fantastiques sont sûrement les personnages de comics les plus compliqués à actualiser, ce qui est surtout dû au fait qu’il ont été les premiers héros Marvel de l’âge d’argent, les années 60, à être créés. Peu de série de comics ont su leur trouver un véritable intérêt (le Cerveau pense particulièrement à l’Univers Ultimate où Reed a sûrement le meilleur potentiel possible) si ce n’est à travers la dimension familiale. Ils le disent et le répètent depuis leur création, Les 4 Fantastiques sont une famille (surtout depuis que Reed et Susan se sont mariés). Alors quand dans le film on nous présente des enfants chacun délaissés par leur famille respective (Reed incompris par ses parents, Ben martyrisé par ses frères, Susan orpheline et Johnny demandant l’intérêt d’un père trop occupé à rassembler les grands esprits de ce siècle), le Cerveau est ravi ! Sans tomber dans le mélo constant, le film réadapte à la perfection la thématique familiale liant ainsi les différents personnages. Sans parler de la relation Reed-Victor qui est certes concurrentielle mais encore plus profonde que ça, entre rivalité amoureuse et professionnel, mais aussi respect et admiration mutuels. Ça ne parait rien comme ça, mais un film de super-héros où les personnages sont développés à ce point permettent ainsi au spectateur de s’identifier, d’avoir peur pour eux, et c’est rafraîchissant.

Les 4 fantastiques illus3

Because science b*tch

Les 4 fantastiques illus1Le seul véritable reproche que les spectateurs pourraient faire aux 4 Fantastiques, c’est la longueur de l’exposition. Sur les 1h40 de film, pratiquement une heure est dédiée à la présentation des personnages et leurs relations, laissant ainsi moins de la moitié du film pour la véritable partie « super-héroïque ». Est-ce réellement grave ? Pas pour le Cerveau. Car même lorsqu’on arrive au moment spandex, on sait d’où chacun vient, pourquoi chacun se bat et le fait que ça dure aussi peu de temps sur le total du film est excusé par le fait que de toute façon, qu’on ne se leurre pas, on sait que les gentils vont gagner parce que le méchant est méchant. Limite prendre les 4 Fantastiques pour une préquelle serait la bonne attitude à avoir, promettant de véritables aventures pleines de super-pouvoirs pour les opus suivants. Mais non, il ne s’agit pas d’un film de super-héros comme c’est la mode en ce moment. Il s’agirait plus d’un Chronicles (du même réalisateur) version Marvel, avec des ados pas réellement sûrs de ce qu’ils veulent, avec leurs peurs et leurs émotions (allant même jusqu’à vouloir se débarrasser de leurs pouvoirs ou faire de mauvais choix), ce qui donne nettement plus de profondeur qu’un film à propos d’un type qui trouve un costume magique et abracadabra, par la magie du scénario facile, décide de devenir un super-héros.

Les 4 Fantastiques n’est pas un film de super-héros au sens Disney du terme. On est divertis, on a des super-pouvoirs mais le véritable intérêt réside dans son traitement des personnages. On sent que les personnes en charge connaissaient leur sujet et qu’ils savaient quel angle traiter. Comme le monument éponyme au titre de la critique, il revient aux sources de son genre en réinventant les règles, créant ainsi une oeuvre en avance sur son temps de laquelle Disney devrait réellement prendre de la graine.

Les 4 Fantastiques : Bande-annonce

Crédits : ©20th Century Fox