Pose : Une série vibrante et touchante qui met l’accent sur le « T » de LGBT

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4.5

Critique de Pose, nouvelle série de Ryan Murphy qui plonge dans l’univers de la culture LGBT à New York dans les années 80.

Pose, c’est la nouvelle série de Ryan Murphy qu’il a co-créée avec Brad Falchuk et Steven Canals. La série, qui arrive dès ce mercredi sur Canal+Séries, est révolutionnaire parce que pour la première fois à la télévision, les vies de personnages jusqu’à présents marginalisés sont enfin au centre de la discussion. Pose suit la vie de personnes transgenres et de jeunes homosexuels de couleur dans le New York des années 80.

Pose se déroule en 1987 et suit Blanca, une jeune femme trans qui poursuit son rêve après un diagnostic médical peu encourageant. Avec les membres de sa communauté queer évangéliste, elle se produit sur la scène du Ballroom, où elle affronte sa rivale et ancienne mère de substitution, Elektra, lors de concours de voguing. Elle désire désormais diriger sa propre famille. Parallèlement, Damon Richards arrive en ville, espérant rejoindre une compagnie…

Une série touchante

Pose fait le portrait d’une communauté marginalisée mais qui vit de ses rêves. Des rêves de gloire et reconnaissance qui ne sont pas sans sacrifices et blessures. Pose est une série touchante de par ses personnages mais aussi très réaliste et humaine. Ces personnes rejetées par leur famille de sang vont se créer leur famille de coeur et se serrer les coudes dans l’adversité.

La série aborde notamment la question du VIH, de la prostitution ou encore de la jeunesse gay sans abri. C’était la réalité de la situation à l’époque et cette réalité se superpose au monde d’aujourd’hui. Mais ne vous y trompez pas, la série a ses moments de joie et de victoire pour ces personnages dont les vies sont difficiles.

Révolutionnaire

Pose contient le casting trans le plus large jamais vu dans une série télévisée. Ryan Murphy offre ainsi une plateforme à des acteurs et actrices qui peuvent enfin montrer l’étendu de leur talent et être vu autrement que des clichés. Et ce n’est pas tout puisque la grande majorité des scénaristes de la série sont aussi transgenre ce qui donne une véritable authenticité au récit de la série.

Il est toujours très difficile de faire un pilote efficace qui donne le ton tout de suite, mais Pose arrive très rapidement à capter l’attention du téléspectateur. On plonge vite dans ce monde fascinant et on a envie d’en savoir plus sur ces personnages et leur combat au quotidien. Un combat difficile vers l’acceptation de soi et des autres. Mais ne vous y trompez pas, Pose n’est pas là pour mettre les gens à l’aise ou faire pleurer dans les chaumières, elle est là pour montrer un univers bien réel et des gens qui ne s’excusent pas de vivre leur vie.

Un monde fascinant

Pose explore avec justesse un monde trop peu connu du grand public et pourtant cette culture est fascinante. C’est dans les bals des années 80 qu’est née toute une culture LGBT, c’est là où les drag queens ont puisé leur inspiration et se sont appropriées un certain langage devenu mainstream grâce à RuPaul’s Drag Race.

Les bals à New York était un refuge pour les gays et les trans à l’époque, dans un monde qui ne les acceptait pas. Si aujourd’hui les choses se sont améliorées, cela reste difficile pour la communauté transgenre de se faire une place, notamment dans les médias grand-public. Mais la série est là pour mettre un projecteur sur des gens longtemps ignorés ou traiter comme une blague.

Une minorité qui trouve sa place

Bien sûr, Transparent a ouvert la voie sur la question transgenre mais le personnage principal était incarné par un homme blanc cisgenre. Orange is the New Black avait enfin une actrice noire transgenre (Laverne Cox) dans un rôle fort mais Sofia est souvent restée en toile de fond.

Plus récemment, la série Star a aussi une actrice trans (Amiyah Scott) qui joue un personnage trans à trois dimensions. On ne peut pas non plus oublié The Fosters et Shameless, séries dans lesquelles l’acteur trans Elliot Fletcher joue des personnages dont les histoires sont rarement racontées à la télé.

Mais avec Pose, la communauté trans est explorée à un autre niveau et les acteurs qui les représentent sont fantastiques. En un seul épisode, le Cerveau est conquis et souhaite voir la suite.

Inspirée de Paris is Burning

La série n’est pas sans rappeler le documentaire culte des années 80 Paris is Burning (disponible sur Netflix), qui explorait cette même scène et montrait les difficultés de cette communauté mais aussi leurs espoirs et leurs rêves.

Si vous avez vu et aimé Paris is Burning alors Pose vous plaira certainement. Et si vous ne l’avez pas encore vu, le Cerveau vous le recommande chaudement parce qu’il est en phase complet avec la série qui explore le même milieu. Vous apprendrait encore plus sur cette scène fascinante et les personnes qui la compose.

Ne vous arrêtez surtout pas au fait que la série n’est peut être pas pour vous parce qu’elle parle de transgenres. Pose est un beau moyen de s’éduquer, d’apprendre d’autrui et d’ouvrir les yeux sur le monde qui nous entoure. Elle est aussi très bien écrite et interprétée, ce qui est primordial.

Pose, ça commence ce mercredi 6 juin sur Canal+Séries à 21h55.

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