Retour sur la fin de saison de Secrets and Lies avec un coupable surprenant. Attention Spoilers.
Secrets and Lies s’inscrit dans cette mode de séries policières où un grand mystère s’étend sur une dizaine d’épisodes, jusqu’à découvrir qui a tué la victime, généralement un enfant, parce que les enfants morts, ça fait un peu plus pleurer dans les chaumières. Ainsi, Secrets and Lies, dans sa première saison, remplit son contrat : des retournements de situations à chaque épisode, si ce n’est pas plusieurs par épisodes, des révélations en veux-tu, en voilà, et tous les personnages, ou presque, suspectés à un moment ou à un autre de la série. Et forcément, une communauté secouée par l’affaire où les riverains ont tous des grands secrets à cacher, au point où ça en devient parfois peu crédible.
Là où Secrets and Lies offre un peu d’originalité est dans le point de vue choisi, celui du principal suspect au lieu de l’enquêteur principal. Un point de vue qui a été intéressant à suivre, surtout que Ryan Phillippe a été très bon dans son rôle. Mais un point de vue qui très vite a eu ses limites. En effet, si on peut pardonner à une série certaines libertés avec les procédures policières et même certains comportements peu crédibles, l’implication de Ben au coeur de l’enquête est, dans les derniers épisodes, bien trop importante. Le personnage paraît vite trop impulsif, trop imprudent et surtout bien stupide. De plus, il trouve certaines preuves un peu trop facilement, et le hasard fait trop bien les choses.
Jeune sociopathe
Malgré cela, Secrets and Lies sait surprendre dans son dernier épisode avec la révélation de qui est le vrai tueur du petit Tom. Un coupable qu’on n’attendait pas du tout, qu’on avait sous le nez dès le début de la série. C’est bien emmené, et avec le recul, les éléments étaient tous là. La série ne s’est pas contentée de sortir le coupable de son chapeau, il aurait été possible de le déduire soi-même. Mais le téléspectateur se laissant guider par Ben plutôt que par l’inspectrice Cornwell, et n’osant certainement pas penser à une telle hypothèse la surprise a été gardée jusqu’au dernier moment.
Un coupable d’autant plus intéressant que Secrets and Lies ne fait pas de compromis. Oui, c’est bien la douce, gentille, adorable et affectueuse petite Abby qui a tué Tom. Et non, ce n’était pas un accident. La pré-ado de 12 ans se révèle en fait colérique, instable, mais aussi menteuse, froide, manipulatrice, calculatrice, en un mot, une véritable petite sociopathe. Et qui pourra continuer ainsi puisque ses parents, persuadés par les mensonges de l’enfant que ce n’était qu’un accident, la protège. Ben confesse le meurtre pour protéger sa fille. Contrairement à Gracepoint l’enfant meurtrier n’a aucune excuse, c’est la simple jalousie qui le motive. Secrets and Lies ose nous montrer que les enfants ne sont pas des anges, et qu’on ne devient pas psychopathe uniquement parce qu’on a eu une enfance pourrie. Mieux encore, elle ne punit pas la coupable.
Cornwell ne se fait pas avoir, et jure de mettre Abby sous les verrous. C’est une bonne piste à suivre si saison deux il y a, sans laisser un goût d’inachevée à Secrets and Lies si ABC s’en tient à son plan original et ne renouvelle pas la série.
Destructrices vérités
Secrets and Lies a aussi une belle exploration de la manière dont les secrets et mensonges, même les plus anodins qu’ils soient, peuvent détruire une personne et une famille. Mais la morale n’est pas forcément qu’il ne faut pas mentir ou qu’il faut toujours absolument tout dire. Mais plutôt qu’il vaut mieux ne pas fouiller dans la vie privée des gens, si elle est privée, c’est surtout pour une bonne raison. Ben détruit la vie de plusieurs familles en allant fouiller dans leur passé et leur vie. Des familles qui n’avaient rien demandé à personne.
Même si elle est parfois longue et malgré quelques intrigues présentes que pour faire du remplissage, et des fausses pistes bien inutiles et peu justifiées, Secrets and Lies reste une série agréable à suivre et qui saura retenir l’attention de ceux qui aiment les mystères policiers.
Crédits Images : ©ABC
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