Castle : malediction brisée

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4.5

Castle prend sa pause après une première partie de saison où l’équilibre entre la comédie, le drame et la romance est retrouvé.

La première partie de la saison 5 de Castle se termine avec le fameux et inévitable épisode de Noël où, grande surprise d’une grande originalité, le Père-Noël est assassiné. Un épisode à l’image de ce début saison, où l’équilibre entre l’aspect procédural du show, la comédie et la romance est retrouvé.

Le point le plus important à souligner dans ce début de saison 5 est comment Andrew Marlowe et son équipe gèrent la résolution du ship. Castle et Beckett sont désormais un couple. Le créateur de la série a toujours promis qu’il y avait autant d’histoires à raconter du côté du jeu du chat et de la souris que du développement plus romantique de la relation. Il le prouve ici.

Castle et Beckett ont tous les deux évolué logiquement, sans que leur dynamique ne change. Castle est toujours ce grand enfant parfois un idiot immature, égoïste et égocentrique, avec ses moments absolument adorables qui font qu’on lui pardonne presque tout. Beckett est, malgré tout, toujours hésitante, trop fière et trop renfermée sur elle-même et n’avale pas toutes les théories farfelues de Castle sous prétexte qu’il est son petit-ami. Si ce début de saison joue un peu trop souvent sur les doutes que Beckett peut avoir à l’égard de cette relation, c’est souvent pour mieux montrer que non, tout n’est pas résolu. Que même en couple, il y a des difficultés à surmonter dans une relation. Contrairement à ce que nous font croire les contes de fée, on n’est pas simplement heureux après un premier baiser et un départ vers le soleil couchant.

Parfait dosage

La qualité de l’écriture d’Andrew Marlowe et de son équipe se retrouve surtout dans une gestion du timing de l’intrigue et un équilibre impeccable. S’ils sont conscients qu’il faut toujours un minimum de conflits pour rendre une relation intéressante  ceci n’est pas présent dans chaque épisode, ou à chaque moment. Il laisse son couple respirer de temps à autre et profiter de leur histoire, sans les transformer en bisounours, au grand dam des fans les plus fleurs bleues. Marlowe semble avoir appris ses leçons et ne joue plus trop longtemps avec un point d’intrigue. Dès le second épisode, Castle et Beckett décident de tenter de garder leur relation secrète. Une bonne idée qui apporte de nombreuses scènes comiques ou adorables. (Plus aucun fan de Castle ne voit une poignée de main de manière totalement innocente). Mais il n’y pas, et il n’y a jamais eu, de quoi tenir une saison entière avec cette intrigue. Au lieu de le tenter et de rendre la série répétitive et peu originale, Marlowe n’utilise ceci que pour une moitié de saison. Très vite, tout le monde sauf Gates est bien au courant.

Ce qui permet surtout à Castle de briser la supposée malédiction Clair de Lune, est que tout n’est pas à propos de leur relation et on évite l’overdose de Caskett. L’épisode de Noël en est le parfait exemple. Si bien entendu, un point de l’intrigue est à propos du premier Noël que Castle et Beckett vont passer ensemble, ou pas, il  y a aussi et surtout l’enquête qui prend le dessus, sans être une allégorie à double sens de leur relation.

Castle a toujours sa famille avec qui il partage des traditions, des disputes et autres moments qui n’ont rien à voir avec sa toute nouvelle relation. On se concentre aussi sur les autres personnages de la série. Ryan va tenter d’avoir un bébé. Esposito et Lanie pourraient très bien remettre le couvert, Alexis a un nouveau petit-ami et Gates n’aime pas sa belle-mère, entre autres. Les raisons de Beckett d’hésiter à passer le réveillon de Noël avec Castle sont loin d’être motivées par sa relation. En revanche, l’équipe de scénaristes devient paresseuse en utilisant, encore une fois, l’excuse du décès de sa mère. Autre bémol, les intrigues policières sont parfois trop simples et peu originales en ce début de saison.

Alchimie conservée

Mais toute cette belle écriture serait perdue sans l’alchimie que partagent Nathan Fillion et Stana Katic à l’écran et leur travail d’acteurs sans faute. Les deux acteurs ont leur registre spécifique, Fillion est plus dans l’humour, Katic dans le drame, et ça leur va bien. Mais ils savent aussi et surtout sortir de leur zone de confort quand il le faut. Probable Cause montre combien Fillion est beaucoup plus que le clown de service et est parfaitement capable de porter un épisode dramatique sur ses épaules. Stana Katic assure avec la comédie dans un timing parfait pour placer ses répliques sanglantes avec le bon ton et des expressions du visage subtiles mais ô combien comiques, en particulier dans The Final Frontier.

La saison cinq de Castle posait la question : « Est-ce qu’une série peut toujours fonctionner sans le jeu du chat et de la souris ? » Pour cette première partie de saison, la réponse est oui, clairement. La saison s’annonce même meilleure que la précédente, très sombre. Et avec des audiences toujours stables, avec en moyenne environ 10,5 millions de téléspectateurs, il n’y a aucun inquiétude à avoir pour le futur de la série.

Castle reprendra l’antenne sur ABC le 7 janvier prochain. Pour avoir une idée de ce qu’il va se passer, c’est par ici.

Crédits Images ©ABC

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