100 Bullets tome 1 : la critique

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5.0

Que feriez-vous si vous pouviez commettre le crime parfait ? C’est l’idée derrière 100 Bullets de Brian Azzarello, dont le premier tome est réédité chez Urban Comics depuis le 9 mars.

Un classique de Vertigo

100 Bullets, série acclamée par la critique, a été écrite par Brian Azzarello, (actuellement à l’écriture de Wonder Woman et à qui l’on doit le très réussi Joker avec Lee Bermejo en attendant sa prestation dans Before Watchmen) et dessinée par Eduardo Risso (Wolverine : Logan, Lune rouge) avec une parution qui s’est étalée sur dix ans, entre 1999 et 2009. Classique du label Vertigo, chez DC Comics, elle a une prémisse la rapprochant d’une anthologie. On suit plusieurs personnages qui reçoivent une proposition d’un certain Agent Graves : ils se voient offrir une mallette contenant des balles intraçables. Ils peuvent désormais se venger de torts qui leur ont été faits. Elle a été l’objet de plusieurs éditions chez Semic puis Panini Comics. Le nouveau détenteur du label, Urban Comics, s’attelle à la tâche en rééditant le premier tome, Première Salve.

Un travail très recherché

Ce premier tome instaure un univers sombre, noir et profondément réaliste. Loin d’un monde fantastique comme celui des super-héros de DC Comics, on voit la mise en place d’une mythologie s’inscrivant dans le monde tel que nous le connaissons. De par ses choix, ses jargons, on reconnaît la plume d’un des scénaristes actuels de la scène des comics les plus intéressants. Le vocabulaire choisi témoigne de la recherche effectuée, de la volonté de coller le plus possible à la condition de ses personnages.

La mise en place d’une mythologie

Dans ce tome, l’une des personnes concernées, Dizzy, tout juste sortie de prison, se voit offrir la possibilité de venger la mort de son fils et de son mari par des policiers véreux. Ce qu’elle finit par faire. La caractéristique de cette oeuvre est que Brian Azzarello arrive à créer une addiction. On cherche à en savoir plus sur cette organisation représentée par l’Agent Graves, dévoilée ensuite au fur et à mesure des tomes suivants. Car si on s’attache à certains personnages, ceux-ci ne sont que les maillons d’un ensemble qui les dépasse et que l’on cherchera à élucider.

Un achat conseillé

Série noire, conspirationniste, avec une véritable mythologie qui se met en place dès les premières pages (Dizzy sera un personnage récurrent de 100 Bullets) on a là le type même d’univers qui donne envie de revenir : fouillé, original, intriguant, on demande à en voir plus afin de trouver une explication. Le dessin d’Eduardo Russo entre totalement dans cet esprit, arrivant à capter et concentrer les défauts dans son trait et ses choix de couleurs, la personnalité des personnages et ce qu’ils dégagent. Ceux qui souhaitent (re)découvrir l’univers de 100 Bullets et avoir entre les mains une oeuvre atypique et passionnante savent ce qu’il leur reste à faire.

Crédits photo ©Urban Comics

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