Piratage : Astier et les Canadiens s’expriment

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Jeudi soir, sur Twitter, Alexandre Astier condamnait fermement le piratage. Pendant ce temps là, de l’autre côté de l’Atlantique, lors d’une conférence sur les médias, des producteurs indépendants canadiens se sont exprimés en faveur de la pratique. Alors le piratage, c’est bien ou c’est mal ? Leurs arguments !

La fermeture du géant MegaUpload a secoué l’industrie cinématographique, musicale et télévisuelle. Le débat incessant sur la téléchargement illégal a repris de plus belle. Arguments, contre-arguments sont lancés, de bonnes ou de mauvaises fois, à chacun de défendre sa pratique ou son oeuvre.
À deux continents de différence, et avec un océan entre eux, par la plus pure des coïncidences, Alexandre Astier et un comité de producteurs indépendants canadiens lançaient des arguments aussi bien pour condamner, pour le premier qu’en faveur de la pratique pour les derniers.
Le Cerveau expose leurs arguments.

Les arguments d’Alexandre Astier

Difficile de s’exprimer en simplement 140 caractères, mais le créateur de Kaamelott a su faire passer son message. Si bien que plusieurs twittos disent avoir ouvert les yeux et être prêts à arrêter le piratage. Notamment via ce message «Je rappelle que le piratage, en inquiétant les distributeurs, les rend frileux. Il détruit la création en installant la crainte ». Excellent argument, en effet. Il faut ajouter que le manque à gagner dû au téléchargements illégaux empêche d’encourager, du moins financièrement, les jeunes auteurs. En exemple, Alexandre Astier cite la série de son frère « Hero Corp a plus de chance d’exister si vous achetez James Bond car cela donne de la santé au système » mais aussi précise que l’achat des DVD Kaamelott a permis l’existence des saisons suivantes.
En réponse à un tweet rappelant que beaucoup de pirates sont malheureusement trop pauvres pour se procurer les DVD, Astier répond : « Si on n’a pas les moyens pour un DVD, on n’a pas les moyens pour un ordinateur et une connexion haut débit ». Ca a le mérite d’être clair ! Et à un internaute qui extrapole ses propos et conclu que « Donc seuls les riches doivent pouvoir accéder à la « culture » ? Belle mentalité. », Astier répond simplement que « Quand je n’ai pas les moyens d’acheter quelque chose, je ne me lance pas dans l’illégalité pour l’avoir quand même. »
C’est un peu le discours de la pub anti-piratage qu’on peut voir sur les DVD qu’on peut résumer de la célèbre expression populaire « qui vole un oeuf vole un boeuf ».
Alexandre Astier s’est surtout avoué amer de voir son travail distribué gratuitement. Il rappelle que ce que les autres fabriquent n’appartient pas à tout le monde et précise ce qu’on oublie un peu trop souvent, c’est à dire qu’« Un artiste vit de la vente multipliée d’une même œuvre. Il vit de copies. Il ne fait pas un film par spectateur».

Les arguments des producteurs canadiens

Réuni en colloque, un comité des principaux producteurs indépendants canadiens a, quant à lui, affirmé que le téléchargement illégal était une bonne chose. Pour eux du moins. Le président de la société Jumpwire Media considère que « Le piratage et le partage de fichier aide aujourd’hui. Ils montrent [les oeuvres] à de nouveaux marchés et aident à constuire de grosses affaires pour de nouvelles compagnies émergentes mais aussi pour certains de nos plus gros diffuseurs de contenus ». « Les majors créent trop de barrières, il faut mettre les contenus à disposition, avec différents outils dans l’espoir d’être payé », ajoute Robert Levine auteur de l’essai Free Ride, sur la manière de contrer le téléchargement illégal et ancien rédacteur en chef de Billboard Magazine.

Mais le groupe s’est surtout concentré sur les solutions à apporter. Selon Robert Tercek, Fondateur de General Activity, les majors pourraient éviter les téléchargements illégaux en revoyant leur politique de prix, qu’il considère déraisonnable, plutôt qu’en accumulant règles, procès et autres législations.
Ici, ils prennent en compte les arguments de nombreux pirates. Les offres disponibles sont beaucoup trop chères. Et c’est vrai qu’à plus de 10 euros la place de cinéma, ou encore, pour l’offre légale, parfois plus de deux euros l’épisode, l’accès à cette culture reste très onéreux.

Le Cerveau lui, laisse ses Hannibals Lecteurs juger des meilleurs arguments. Même si le problème est peut-être en voie de se résoudre de lui-même, tout du moins en France. Selon une étude de l’Ifop menée sur 1249 internautes français du 17 au 21 février, 48% des internautes avouent avoir cessé leurs activités. 22% expliquent que cela n’a rien changé à leurs habitudes et 31% qu’ils téléchargent moins qu’avant.

Source : The Hollywood Reporter ET l’Express

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