American Crime Story The People v OJ Simpson : Une affaire à suivre

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4.5

Critique du premier épisode de American Crime Story The People v OJ Simpson ou le récit captivant d’une affaire qui a divisé les Etats-Unis.

american-crime-story-the-people-v-oj-simpson-critique-1La mention spoiler est-elle nécessaire pour cette série ? Tout le monde, ou presque sait comment elle se termine. Hier soir, FX lançait sa mini-série événement, American Crime Story The People v OJ Simpson. Une série basée sur le bestseller de Jeffrey Toobin; The Run Of His Life: The People V. O.J. Simpson, publié en 1996 qui revient sur l’affaire OJ Simpson ou le double meurtre de son ex-épouse Nicole Brown Simpson et son ami Ron Goldman. La série de 10 épisodes est créée par Scott Alexander et Larry Karaszewski et est produite par Ryan Murphy et Brad Falchulk, les créateurs de American Horror Story. Sur le modèle de cette dernière, chaque saison de American Crime Story se concentre sur une affaire ou un événement qui a marqué l’histoire contemporaine des Etats-Unis. Le premier épisode de The People v OJ Simpson est très prometteur et permet de prendre du recul sur cette affaire très médiatisée qui aura passionné le monde entier il y a plus de 20 ans.

Dans les rouages du système

L’affaire OJ Simpson a passionné l’Amérique dans les années 90 et jusqu’aujourd’hui, le verdict d’acquittement est encore un sujet de discussion qui divise. Toutes les preuves pointaient dans la direction de Simpson. A-t-il réussi à se sortir d’affaire alors qu’il était coupable ? Est-il vraiment innocent ? Quelqu’un d’autre (son fils ?) est-il coupable ? Le verdict restera bien sûr le même à l’issue de The People v OJ Simpson, Simpson sera acquitté mais la série propose de découvrir comment le jury est arrivé à ce verdict. La série offre un regard intéressant sur le système judiciaire américain et sur le privilège des célébrités face à la loi qui bénéficient parfois de clémence. Le premier épisode met bien en place les personnages et plonge directement dans l’enquête qui va rassembler les preuves contre OJ Simpson. On suit l’affaire sous les points de vue des deux parties, la défense et le procureur. C’est passionnant de voir comment tout s’est déroulé dans les coulisses et de peut-être découvrir des éléments de l’histoire que le grand public ignore.

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En toile de fond, les problèmes raciaux qui, depuis des décennies touches les Etats-Unis sont traités. La série ouvre sur les émeutes de Los Angeles au début des années 90 avant de faire un saut sur Simpson en partance pour l’aéroport le soir du meurtre. Pour l’instant, on a eu un petit aperçu de Johnnie Cochran (Courtney B. Vance) et son combat mais il va jouer un rôle crucial dans le procès. Et contrairement au autre série de Ryan Murphy, on est loin de la glamourisation de faits, on est dans ce qui semble être la vérité d’un système judiciaire compliqué, parfois à deux vitesses et pas toujours juste. Que ce soit l’écriture ou la réalisation, les équipes de American Crime Story The People v OJ Simpson ont fait un très bon travail dans ce pilote. La réalisation de Ryan Murphy reflète bien les années 90 et capte chaque instant avec précision. Quant aux co-créateurs, Scott Alexander et Larry Karaszewski ils sont pour l’instant très clairs dans l’explication des faits et ont fait en sorte que tout le monde comprennent, qu’on est suivie l’affaire ou non à l’époque. Ils arrivent aussi a ne pas être trop didactique et réussissent le pari de divertir.

Un casting quatre étoiles

Les acteurs ont la lourde tache d’incarner de vraies personnes. Cuba Gooding Jr fait un travail de précision dans le portrait de Simpson. Il a un jeu tout en nuance qui permet de lire à travers OJ et de voir une certaine malhonnête chez lui. On sent qu’il ment mais on ne sait pas à propos de quoi. Qu’il soit coupable ou non, il cache forcément quelque chose, il sait probablement la vérité et le jeu de Gooding Jr le transmet. David Schwimmer est aussi intéressant dans le rôle de Robert Kardashian qui était plus que l’avocat de Simpson, c’était son ami et il était dans une position délicate. S’il faut un peu de temps pour oublier Ross Geller, Schwimmer est très bon. John Travolta est quant à lui un cas compliqué et se trouve être le maillon faible. L’acteur n’est pas complètement mauvais mais il est un peu inexpressif ce qui est un tantinet perturbant. Robert Shapiro était un avocat réputé avec un goût pour la dramatisation, la performance de Travolta sonne fausse et tombe à plat.

american-crime-story-the-people-v-oj-simpson-critique-3Mais celle qui perce dans ce pilote, c’est Sarah Paulson qui tout de suite est dans la peau de Marcia Clarke, la procureur passionnée et impartiale qui s’est battue pour faire condamner Simpson durant une période difficile de sa vie, en pleine séparation et deux enfants à élever. Paulson donne tout ce qu’elle a et rien qu’à la vue de ce pilote, elle crève l’écran. Son travail est encore plus impressionnant quand on sait qu’elle tournait American Horror Story Hotel simultanément, devant passer d’un rôle à un autre. A en devenir schizophrène.

Il est toujours difficile pour les acteurs d’incarner des personnes qui ont existé et c’est encore plus difficile quand la majorité des intervenants sont toujours en vie. L’affaire OJ Simpson n’a que 20 ans et une grande partie des gens impliqués vont être de nouveau sous les projecteurs. Que ce soit les familles de ceux qui ne sont plus là ou les personnes impliquées, le miroir est difficile à regarder mais il semble que la série a minutieusement fait son travail pour rendre justice à chacun. Il faudra voir sur le long terme si la série tient sa promesse.

La série vaut vraiment le coup d’oeil et elle permet, soit de prendre du recul sur l’affaire pour les plus âgés qui ont suivi l’histoire à l’époque , soit de la découvrir pour les plus jeunes.

Crédits images ©FX

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