Le pendule de Foucault : la critique

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Critique de Le pendule de Foucault, de Didier Convard et Fred Vignaux, édité chez Glénat.

Après le Panthéon et le Château de Versailles, les éditions Glénat s’attachent, toujours avec qualité et talent, à un autre monument de la culture et du patrimoine français : le pendule de Foucault. « Qu’est-ce que le pendule de Foucault ? » demanderont  certains ? Il s’agit d’un pendule créé par le physicien français Jean Bernard Léon Foucault pour prouver dans une expérience que la Terre est ronde. Le plus important et le plus connu des Français est celui présent au Panthéon, à Paris. Le Pendule de Foucault est paru le 12 septembre avec un scénario de Didier Convard et un dessin de Fred Vignaux.

Synopsis

La jeune et impétueuse Kunnskap enrage : comme tous les autres habitants de la Plateterre, elle est obligée de se soumettre à la doctrine de la Voie, la religion en place. Dotée d’une intelligence supérieure, elle brûle de s’affranchir de cette domination oppressante et de permettre enfin à tous d’accéder aux connaissances scientifiques. Elle appartient à une communauté secrète de rebelles hérétiques qui recueille le précieux témoignage d’un voyageur… Celui-ci affirme qu’il existe une population ayant choisi de ne pas suivre la Voie, et dont les membres se nomment les Foucault. Ces derniers détiendraient de quoi faire tomber le clergé : la preuve irréfutable que la terre tourne…

Uchronie

Le Pendule de Foucault est une uchronie qui s’étend sur deux périodes : la période égyptienne, et plusieurs centaines d’années après notre ère. Dans cet univers, la majorité de l’humanité, après une catastrophe nucléaire (voire plusieurs) a perdu les principales connaissances scientifiques qu’elle possède de nos jours. Un clergé a pris le pouvoir dans la région où se déroule l’action et fait croire à la population que la Terre est plate. Ce choix apporte une perspective intéressante. Cette uchronie est comme toute uchronie une métaphore de la non-linéarité de l’histoire. L’humanité peut connaître des périodes où les connaissances qu’elle avait sont perdues. Si certains pourraient y voir une vision pessimiste de l’humanité, croire à une linéarité parfaite des connaissances est un leurre, cet album l’illustre bien. De manière cohérente, il rappelle combien la soif de pouvoir l’emporte généralement sur le savoir, quand ce n’est pas le fanatisme religieux. L’introduction et la conclusion, qui se déroulent en Egypte antique, l’illustrent.

L’intrigue est élaborée avec un dessin très coloré, sans couleur dominante : qu’on soit en plein désert au pied des pyramides, au coin d’un feu de bois entre clandestins ou dans un Paris abandonné après un holocauste nucléaire, chaque époque est présentée de manière différente. Fred Vignaux se distingue cependant par son travail sur la couleur et les paysages : il apporte une pâleur qui renforce le sentiment d’un monde malade avec par moment des traits presque impressionnistes. Le Pendule de Foucault est Brain Damaged Approved.

Crédits photo ©Glénat

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