Intelligence saison 1 : divertissement sans saveur

0

2.5

Critique d’une première saison d’Intelligence divertissante mais sans saveur.

Intelligence s’est terminée dans la discrétion la plus totale lundi soir après treize épisodes d’une série particulièrement moyenne. Si il ne possède pas de grands défauts rédhibitoires, ce drama n’a pas su exploiter tout le potentiel de son concept, bien au contraire. Le pilote n’avait pas menti, les treize épisodes ont offert des moments divertissants mais rien d’inoubliable.

Being Human

L’une des principales raisons de ce raté est le défaut des scénaristes de se reposer sur de trop nombreux clichés vus 1001 fois dans les séries télévisées du genre. Le double épisode final en fait la preuve de son synopsis à son exécution : le héros Gabriel (Josh Holloway) est accusé, à tort de meurtre. Ces collègues les plus fidèles l’aident à échapper à la justice. La personne qui l’a piégé est en fait engagée par quelqu’un de très haut placé, un traitre à la nation. Ladite personne est une ancienne ennemie du héros qui n’a aucune loyauté envers personne si ce n’est Monsieur Dollars. Et en plus elle possède les mêmes capacités que lui. Et non, on ne coupe pas à la réplique « On se ressemble plus que tu ne le penses ».
Pour rester dans le déjà vu, le héros se fait tirer dessus et est gravement blessé avec une balle dans le ventre. On découvre un membre de sa famille qui, c’est bien de la chance, à des connaissances médicales. Pour ajouter aux clichés et déjà vus, l’un des traitres fait partie d’une cellule terroriste d’agents dormants et est haut placé dans les services secrets américains. L’autre traite n’est nulle autre que la papa d’une des héroïnes. Très original tout ça.

Vu et déjà vu

Intelligence est peu original sur le papier mais surtout dans l’exécution. Bien entendu la maman du héros est encore plus dure à cuire que lui, a un problème avec l’alcool, et encore plus de répondant que tous les autres réunis. Et elle est drôle. Le héros arrive à se battre avec une balle dans le vendre et quelques points de sutures… noués sur la table de la cuisine familiale. L’enchaînement des scènes est archi attendu, les surprises n’en sont plus tant on sait que ça va arriver et exactement à quel moment le retournement va s’opérer.

Et Le Cerveau en passe et des plus évidentes.

Le fait que Gabriel, notre héros, ait un micro-processeur dans le cerveau et les questions philosophiques d’une seconde et demi à savoir s’il est humains ou robot ne sauvent pas l’impression de déjà vue. Loin de là puisque même là, on se repose sur du familier, sur ce qu’on connait déjà. Bien entendu sa partenaire va le rassure. Forcement on va trouver un équivalent qui va prouver qu’il est même plus humain que les autres.  Il ne faut surtout pas perdre le public, on tente dans Intelligence de le laisser en territoire connu et familier. Si balisé et banal que même les personnages semblent interchangeables et le téléspectateur a du mal à vraiment s’attacher à eux. Gabriel et Riley sont plus comparables à de sympathiques inconnus rencontrés dans le bar du coin un soir qu’à de nouveaux amis qu’on a envie de revoir au plus vite.

Intelligence - Episode 1.12 - The Event Horizon - Promotional Photos (6)_FULL

Pour dimanche après-midi pluvieux

Et c’est aussi pourquoi la série peut être agréable. Loin d’être immanquable, à réserver pour les dimanche après-midi pluvieux, Intelligence est à voir comme un simple divertissement du genre, avec de bons et sexy acteurs. Les fils rouges ne sont pas assez prenants pour avoir l’impression de rater quelques choses si on prend un épisode au hasard. Le manque de continuité pourrait être un problème si la série avait eu plus d’ambition qu’elle a montré. Mais au contraire, la série semble ne vouloir qu’être une énième itération du genre, facile à regarder mais tout aussi facile à oublier.

Le public américain ne s’est pas trompé. Si CBS n’a pas encore annoncé l’annulation de la série, ses audiences très basses n’augurent rien de bon quant à son avenir. Intelligence ne sera pas regrettée pour autant. CBS saura certainement nous offrir une série tout aussi inoffensive tout aussi moyenne mais divertissante, tout aussi familière dès la saison prochaine.

©CBS

Mots-clefs,

Partager