Stoker le dernier film du réalisateur du film culte Old Boy, est un point de vue hypnotisant sur l’héritage familial et le passage à l’âge adulte. Laissez-vous emporter par ce thriller pas comme les autres. 

Synopsis

Après la mort de son père dans un étrange accident de voiture, India, une adolescente, voit un oncle dont elle ignorait l’existence, venir s’installer avec elle et sa mère. Rapidement, la jeune fille se met à soupçonner l’homme d’avoir d’autres motivations que celle de les aider. La méfiance s’installe, mais l’attirance aussi.

 Contemplez  

Stoker est un film lent, mais pas ennuyeux. Installé tranquillement au fond de son siège, le spectateur peut se laisser emporter par l’intrigue et regarder évoluer les personnages dans les décors feutrés de la maison vide des Stoker. L’évolution de India (Mia Wasikowska), les secrets de Charlie (Matthew Goode) et le désespoir d’Evelyn (Nicole Kidman) sont captivants.

Park Chan-wook, à qui l’on doit Old Boy, choisit tous ses plans avec un souci de symétrie et d’esthétisme qui transforme le film en une oeuvre hors du temps.
Hors du temps, car pendant les vingt premières minutes, on ignore à quelle époque se passe le film. Le cadre devient contemporain uniquement lorsqu’India est au lycée, et encore.

Le souci du détail et l’excellence du montage qui alterne plan large et macro rajoutent à la poésie macabre de ce film. Propre au réalisateur asiatique, ce type de montage amplifie les effets de la moindre petite chose tout comme la réalisation sonore où respirer dans un verre ou craquer un coquille d’oeuf résonne avec puissance.

Sans parler de la bande-originale qui sublime les sens, mais le Cerveau en parle quand même ici.

Affaire de famille

Les personnages dans Stoker sont tout sauf chaleureux. La mère et la fille cohabitent, mais ne partagent rien et le fantôme du père est toujours présent et l’oncle est plus qu’étrange.

Mia Wasikowska fait oublier Alice aux pays des merveilles en exécutant avec merveille les actions d’India. Cette Mercredi Adams réinventée met mal à l’aise, mais est étrangement attachante. De son côté, Nicole Kidman prouve qu’elle n’a plus rien à prouver. L’actrice excelle dans les rôles de mère bourgeoise déconnectée de la réalité.

Mais le Cerveau lève son chapeau à Matthew Goode, car l’oncle Charlie et ses regards ambivalents entreront dans le panthéon des méchants psychopathes pas loin d’Hannibal Lecter ou du Joker.

Scénariste surprenant

Stoker c’est du talent devant et derrière la caméra, mais également derrière le stylo. Le film a été écrit par Wentworth Miller, plus connu pour ses tatouages de Michael Scofield dans Prison Break que pour sa prose. Il a d’ailleurs écrit deux manuscrits Stoker et une préquelle appelée Oncle Charlie.

Stoker est une réussite sur toute la ligne, une ligne digne d’Hitchcock.

Stoker – Bande Annonce  2 VOST

Crédits image ©20th Century Fox France